SOLUTIONS HIGH-TECH Maîtriser les éléments
Toute une panoplie de technologies « intelligentes » a été présentée lors de la 10e conférence New Ag International, rassemblant 600 acteurs des domaines de la fertilisation, de l'irrigation et du biocontrôle.
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Spécialiste de l'agriculture High-Tech, New Ag International a organisé sa 10e conférence à Bangkok, en mars 2012, attirant plus de 600 participants de 55 pays et 45 exposants de 20 pays. Au centre des débats : les technologies de pointe qui se développent aujourd'hui hors des pays développés. Les agricultures asiatiques se trouvent confrontées à un vrai challenge : produire plus avec une ressource en eau irrégulière ou limitée.
Le concept de nutrigation
« Plus de 16 % de la population souffre de malnutrition en Asie, alors que les surfaces consacrées à l'agriculture ne pourront pas beaucoup s'étendre. La seule issue consiste à mieux utiliser les ressources existantes, en s'adaptant aussi au changement climatique », déclarait d'entrée de jeu le représentant de la FAO, Hiroyuki Konuma. S'agissant de mieux utiliser l'eau, l'une des priorités repose sur l'essor de la micro-irrigation. « Il faut distribuer l'eau aux plantes et non au sol. Le goutte-à-goutte donne la meilleure efficience de l'eau, entre 90 et 95 %, contre 60 % pour l'irrigation de surface », rappelle Gal Yarden de la société Netafim. De son côté, la micro-irrigation enterrée va se développer sur les cultures pérennes. De plus en plus, elle s'associe à la « nutrigation » qui apporte les fertilisants solubilisés et précisément dosés, directement aux racines. Cette technologie permet une économie d'eau de 30 à 50 %, selon les productions, tout en boostant les rendements. Elle n'est pas seulement réservée aux pays du Sud. Haïfa Chemicals teste actuellement la nutrigation sur des vignobles italiens avec des résultats encourageants : qualité préservée de la vendange avec un revenu amélioré pour le viticulteur.
Formules valorisant les fertilisants
S'agissant de gérer une fertilisation plus classique, les solutions abondent. L'allemand Compo présente huit formules d'inhibiteurs de nitrification dans la gamme Novatec, qui retarde la conversion d'ammonium en nitrate. Ces inhibiteurs efficaces à dose faible, réduisent le risque de lessivage de l'azote, tout en faisant baisser le pH autour des racines et en favorisant le prélèvement des oligo-éléments. Autre technologie : les formulations d'urée enrobée de sulfate, mises au point par HSK en Indonésie, permettent de limiter le nombre d'apports en optimisant la qualité. Les éléments nutritifs sont libérés à vites se lente, pendant une période de six mois : les essais réalisés en Asie sur blé, riz, tabac sont concluants, avec une productivité améliorée. Le concept d'enrobage par polymérisation du Sud-Africain Lake International sur son produit Biofix, semble tout aussi prometteur : il « scotche » plusieurs oligo et méso-éléments sur le granulé azoté, qui sont relargués progressivement après épandage au champ.
La valorisation des fertilisants devrait aussi passer par les micro-organismes fixateurs d'azote - rhizobium et azotobacter - ou encore ceux capables de solubiliser le phosphate et de remobiliser le potassium. La société Ecosense commercialise ces éliciteurs de nutrition depuis 2010 en Asie : « Nous constatons une croissance accrue des racines, un sol en meilleur état, avec des rendements de + 10 à 20 %, note Ketan Metha, d'Ecosense. Nous continuons à travailler sur la formulation de ces agents, dont l'activité dépend fortement de l'humidité et de la température ambiante. »
Marianne Loison
(1) Prochaine conférence au Brésil en 2013. Pour en savoir plus : www.newaginternational.com
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