SEMENCES BETTERAVE > Contrer la rhizomanie P

Alors qu'en France, les régions productrices de betteraves sucrières sont infestées par la rhizomanie, les agriculteurs doivent faire face, depuis deux ou trois ans, à une forme de la maladie vraisemblablement plus agressive, en particulier au sud du Bassin parisien.

« Dans certaines zones, le virus de la rhizomanie paraît évoluer plus rapidement, à tel point que les variétés tolérantes ont vu leur potentiel affecté, constate Delphine Champagne, responsable marketing et communication chez le semencier KWS France. Il semble que la maladie puisse contourner la tolérance des variétés actuellement présentes sur le marché. En fait, dans certaines situations, le virus peut être différent et se présenter sous la forme dite virus P. » Depuis l'arrivée des premières variétés résistantes à la rhizomanie, toutes les variétés de betterave possèdent la même source de tolérance à la rhizomanie, le gène Holly. Dans les situations concernées par la nouvelle forme du virus, l'utilisation d'une seule source de tolérance n'est plus suffisante. Pour contrer cette nouvelle difficulté, les sélectionneurs ont introduit une deuxième source de tolérance à la rhizomanie, issue de la betterave sauvage, Beta Maritima. Après le lancement de Magistral l'an dernier, par SES-VanderHave, KWS France propose à son tour, pour les prochains semis, Ludwina, une variété qui combine les deux sources de tolérance Holly et Beta Maritima. Selon le semencier, les premiers résultats issus des essais ITB/SAS confirment l'intérêt de la variété en présence d'une forte infestation de rhizomanie.

Blandine cailliez