Login

SEMENCES Net recul des ventes certifiées

Catherine Dagorn, directrice du Gnis et Pierre Pagesse, président : « Les surfaces de production de semences vont inévitablement baisser cette année en France. »B. CAILLIEZ

La campagne 2016-2017 démarre avec un recul des ventes de semences à l'automne sur le marché français.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« La campagne 2015-2016 accuse un retrait des ventes de semences en France, mais avec des résultats à nouveau record à l'exportation, à 1,5 milliard d'euros », explique Catherine Dagorn, directrice du Gnis, groupement nationalinterprofessionnel des semences. Pour la campagne en cours, les résultats risquent d'être beaucoup moins satisfaisants. « Le taux d'utilisation de semences certifiées a baissé cet automne, de deux points, aux alentours de 46 %, pour le blé, contre 48 % l'an dernier, et 55 % il y a deux ans, souligne Pierre Pagesse, président du groupement. Mais les ventes des semences en tonnage accusent une baisse plus marquée encore, car le poids de mille grains des semences était beaucoup plus faible cette année. La sole de colza a également chuté. » Pour le président du Gnis, ce recul des ventes de semences va inévitablement avoir des répercussions sur les surfaces de production de semences, y compris pour les cultures de printemps. « Le stock de semences de maïs, par exemple, couvre déjà cette année 85 % de nos besoins, les surfaces de production seront forcément en retrait, indique-t-il. Le léger redressement observé ces dernières années en protéagineux, reste marginal. Le pois protéagineux est la parfaite illustration de la perte de compétitivité des espèces pour lesquelles les investissements dans la recherche diminuent. Sur un budget R & D de 345 millions d'euros des entreprises semencières en France, toutes espèces confondues, le pois ne mobilise plus aujourd'hui que 2 millions d'euros, lorsque les investissements en blé atteignent 40 millions d'euros. Il est logique que l'écart entre les deux espèces s'accentue. » Pierre Pagesse extrapole d'ailleurs sa réflexion à l'accès aux innovations : « En maïs, dans les années 1980, le rendement moyen était de 8 t/ha en France, devant les Etats-Unis, 7 t/ha. Depuis les Etats-Unis qui ont accepté les innovations, sont passés devant, avec un rendement aujourd'hui de 11 t/ha, contre 9,5 t/ha chez nous ! »

Blandine Cailliez

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement