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FONGICIDES COLZA Un marché de mélanges

Pour limiter le phénomène de résistance, les associations contre le sclérotinia se développent.C. THIRIET

Sur un marché guidé par la lutte contre le sclérotinia, l'association de produits devient de mise.

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Sur les 1,44 Mha cultivés en 2012-2013, environ 95 % ont été traités. Le taux de traitement à la floraison, principal marché en fongicides colza, se situe entre 1,3 et 1,4, légèrement inférieur à celui de 2012. Sur ce créneau, on enregistre 1,65 Mha de traités en développé. Les mélanges sont de plus en plus courants pour limiter les phénomènes de résistance : on observe un ratio de plus de deux produits utilisés par hectare.

La primauté du boscalid

Ce marché est dominé par la matière active, boscalid, qui compose le Pictor Pro de BASF Agro. Deux tiers des surfaces en développé (soit plus d'1 Mha) à la floraison reçoivent cette molécule qui en est à sa huitième campagne en 2012-2013 et est utilisée, pour deux tiers de ses usages, en association avec un produit de BASF (Filan SC ou Jet Set) ou autres. Cette firme voit sa part de marché légèrement progresser en 2013, passant de 47 à 48 % en valeur, pour l'ensemble des fongicides colza. Elle projette de développer, à terme, un mélange contre les principales maladies du colza. Son ambition est de devenir la firme référente sur cette culture, tout marché confondu. Second intervenant, Philagro recule quelque peu passant à 20 % de part de marché depuis l'arrivée, notamment, de Prosaro. Il travaille sur un projet, pour la campagne 2015, d'un fongicide trois voies, le premier de ce type, à base de boscalid, metconazole et dimoxystrobine. Quant à De Sangosse, après une phase de précommercialisation, la firme nourrit de fortes ambitions pour 2014 avec sa formulation SC de tébuconazole. De son côté, Syngenta Agro compte sur Priori Xtra utilisé en bonne partie en association avec d'autres produits du marché.

Les solutions alternatives ne semblent pas si simples à mettre en oeuvre. Le sclérotinia, principal agent pathogène, se traite surtout en curatif dans une fenêtre de tir restreinte qu'est la chute des premiers pétales.

Un biofongicide pour DuPont

Le kit pétales du Cetiom permet d'observer un risque qui reste difficile à anticiper. L'agronomie (rotation plus longue, gestion des adventices dans d'autres cultures) peut participer à réduire la pression parasitaire. Par ailleurs, un biofongicide, issu d'un bacille, pourrait être commercialisé en 2015 par DuPont en association avec un produit à base de picoxystrobine (matière active d'Acanto en céréales). Une AMM et une extension d'usage sont respectivement attendues. La combinaison d'un biofongicide préventif à une demi-dose d'un produit de synthèse devrait être aussi efficace qu'une dose entière de ce dernier.

Hélène Laurandel

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