FONGICIDES CÉRÉALES Les résistances à la loupe

Comme chaque année, Arvalis-Institut du végétal, l'Inra et l'Anses ont publié une note commune qui dresse un bilan de la situation des résistances aux fongicides des maladies des céréales à paille en 2011 et donne des conseils pour 2012_(1). Si la situation et les recommandations restent inchangées pour nombre de maladies, on constate quelques actualités. Côté septoriose du blé, 2011 aura vu la progression de phénotypes émergents dits non-MDR (MultiDrug Resistant) qui présentent de forts niveaux de résistance à une ou plusieurs triazoles, mais ils restent le plus souvent marginaux dans les populations. L'introduction du chlorothalonil dans le programme de traitement est recommandée.

La note aborde aussi la question des SDHI. "Il est préférable de limiter l'utilisation des SDHI à une application par saison" et ce, hors traitements de semence, ceux autorisés n'ayant pas d'effet sur les maladies foliaires. Si la préconisation est claire, la réglementation est plus complexe, certains SDHI étant autorisés à deux applications et d'autres à une. La DGAL, l'Inra, les instituts techniques et l'Anses mènent actuellement une réflexion pour encadrer et homogénéiser la situation, de façon simple, cohérente et sécurisante. Sachant qu'il faut tenir compte des spécialités qui vont arriver sur le marché, y compris en traitement de semences.

Une réflexion sur les SDHI

«Il est essentiel que la législation ne soit pas trop restrictive pour éviter de se retrouver dans une impasse en cas de problème, par exemple si les triazoles ne sont plus assez efficaces-», explique Jean-Yves Maufras, d'Arvalis. Tout en limitant les applications d'ici là, pour conserver le potentiel des molécules. Sans oublier qu'il existe des solutions agronomiques.

Marion Coisne

(1) Disponible à l'adresse http://www.afpp.net/apps/accueil/autodefault.asp?d=5121.