PHYTOS Forte chute attendue en 2009-2010
Le très faible parasitisme s'ajoute aux difficultés financières des producteurs pour expliquer une baisse moyenne prévue de 20 % des ventes de phytos cette campagne.
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L'UIPP (Union des industries de la protection des plantes) a confirmé, fin juin, ce que chacun constate dans sa région : les ventes de produits phytos pourraient chuter de 15 à 23 %, selon les segments de marché cette campagne, soit une baisse moyenne d'environ 20 %. Le dernier hiver rigoureux a en effet détruit naturellement de nombreux parasites des cultures. Ainsi, ce printemps, les taux d'infestation moyens dans des parcelles de céréales non traitées, s'élevaient à 150 adventices/m2 contre 600 habituellement.
Ce net recul arriverait après une dernière campagne qui a déjà marqué le pas par rapport aux deux précédentes jugées « atypiques » par l'UIPP, notamment en raison de conditions climatiques très favorables aux pressions parasitaires et des cours élevés des matières premières agricoles. Le bilan de l'UIPP pour la seule année 2009 affiche déjà une baisse de 3 % du marché de l'agrochimie française. Toutefois, les évolutions ont été très différentes selon les marchés. Les ventes de fongicides, notamment sur vigne et pomme de terre, sont restées stables (+ 1,6 %). Celles d'insecticides sont en hausse (+ 11,9 %), après une forte baisse en 2008. En revanche, les agrochimistes constatent une baisse de 7,5 % des ventes d'herbicides, en particulier sur céréales. Chiffre lié à la baisse des revenus des céréaliers et aux achats de précaution effectués les années précédentes. Et les ventes de produits divers (traitements de semences, régulateurs de croissance, antilimaces…) reculent de 7,6 %.
Stocks importants en ferme
Selon l'UIPP, la tendance à la baisse en 2009 qui va beaucoup s'accentuer cette campagne, s'explique surtout par des facteurs conjoncturels : pression parasitaire plus faible que l'an passé, stocks importants de produits restant en ferme et dégradation financière des agriculteurs. Des facteurs structurels participent à cette chute des ventes : contexte réglementaire, crise des cultures pérennes (vigne, arbo, légumes) et des grandes cultures (céréales notamment) poussent à une utilisation plus raisonnée des produits chaque année.
Laurent Caillaud
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