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BIOCONTRÔLE Explosion attendue en Europe

Les réglementations françaises et européennes devraient favoriser l'essor des produits de lutte alternative qui représenteront un quart du marché européen de la protection des plantes en 2020.

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Produits de biocontrôle, de protection intégrée ou de lutte alternative aux phytos traditionnels : peu importe la dénomination, cette catégorie d'intrants est bel et bien vouée à se développer très fortement en France et en Europe, ces prochaines années, à l'instar de la croissance rapide attendue dans le monde (lire AD n° 200, p. 48). De plus, dans notre Hexagone, le Grenelle de l'environnement et les nouvelles réglementations européennes vont accentuer le phénomène. « La protection intégrée des cultures sera obligatoire en Europe en 2014 », affirme même sans ambages Bernard Blum, responsable des affaires internationales au sein de l'IBMA, l'association internationale des fabricants de produits de biocontrôle.

Croissance annuelle de 15 %

Ainsi, lors d'un colloque organisé à Paris, en décembre dernier, les représentants de cette association n'ont pas hésité à parler d'une croissance annuelle de ces produits de 15 %. Et si ce secteur ne pèse pour l'heure que 3,5 % du marché européen de la protection des plantes, cette part devrait s'élever à 25 % en 2020 si l'on en croit l'IBMA, soit un chiffre d'affaires prévisionnel de 1 500 millions d'euros, contre 204 M€ aujourd'hui, répartis entre quatre grandes catégories de produits en tête desquels on trouve les macro-organismes (insectes et nématodes entomopathogènes) et les microorganismes (virus, champignons, bactéries…).

Pour expliquer cet essor, l'IBMA table sur le remplacement à terme de 70 % des insecticides chimiques actuellement utilisés par des produits de biocontrôle, principalement des substances naturelles, des phéromones, des virus, des champignons et des nématodes. 40 % des fongicides pourraient aussi se voir substitués par des champignons, des bactéries antagonistes et des extraits naturels (algues, terpènes…). Le développement de ces produits n'est en revanche pas attendu sur le secteur du désherbage pour lequel les alternatives aux produits phytosanitaires sont plutôt liées aux méthodes culturales et aux rotations.

Au niveau européen, la politique est de soutenir clairement la mise en oeuvre de la protection intégrée. Cela passe notamment par l'accélération de la mise sur le marché des produits disponibles (simplification des procédures, accélération des délais…). Sur tout le continent, les programmes de recherche et développement en la matière sont également passés à la vitesse supérieure, surtout pour trouver des solutions aux problèmes phytosanitaires non résolus. Les incitations des producteurs par l'intermédiaire des cahiers des charges plus respectueux de l'environnement et l'industrie du bio oeuvrent aussi grandement au développement des produits de biocontrôle.

Laurent Caillaud

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