AMENDEMENTS BASIQUES La grande désillusion
Les fournisseurs d'amendements ont fait une campagne beaucoup moins fructueuse que prévue et ont peu de visibilité sur la nouvelle.
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«Le bénéfice escompté n'est pas au rendez-vous », regrette d'emblée Olivier Peltier, responsable agromarketing, chez Agriculture Balthazard & Cotte (ABC), en commentant le marché des amendements minéraux basiques (AMB). La campagne passée avait pourtant bien commencé avec des AMB attractifs jusqu'à l'automne. En revanche, la deuxième partie s'est trouvée très affectée par le climat et surtout par l'affaissement des cours des engrais, et ceci malgré une campagne d'analyses de sol record. « Seuls les agriculteurs qui ont adopté un raisonnement agronomique sont restés fidèles », note François Ponchon, responsable marketing et développement, chez Carmeuse.
Un marché au mieux stabilisé
« Il y a certainement un marché grandes cultures qui s'est développé, mais qui a compensé des baisses de consommation en zone d'élevage », poursuit Renaud Danré, responsable marketing opérationnel, chez ABC. Au mieux, on peut espérer une stabilisation du marché avec 2,2 Mt vendues en 2008-2009. La légitimité des AMB ne s'est donc pas concrétisée. Les fournisseurs sont obligés de constater que les amendements restent encore globalement un marché d'opportunité. Pour Renaud Danré, « argumenter sur le redressement du pH reste difficile. C'est pour cela que nous avons développé une approche d'annualisation de la fertilisation, avec des apports modérés, mais réguliers, notamment dans des situations d'acidité de surface ». Plusieurs études indiquent, en effet, que l'acidité des sols est le principal facteur limitant de production. A quand la place de l'amendement comme une étape importante de l'itinéraire cultural ?
Un socle commun pour un message clarifié
« Globalement, le niveau d'action de la distribution est favorable », répond Jacky Bazire, président de la section AMB de l'Unifa. « Mais nous pensons toujours que les discours discordants livrés sur le terrain, desservent la profession en faisant douter le TC et l'agriculteur », renchérit Jean-François Zihlmann, responsable marketing et communication chez Meac. Les fournisseurs se sont ainsi fédérés autour d'une démarche de préconisation initiée par Meac qui a instauré des indices de performance exprimant l'aptitude d'un produit à atteindre un taux de saturation visé (lire encadré). Cet outil de raisonnement sera adapté à l'ensemble des AMB. Par exemple, les amendements basiques sidérurgiques, qui sont un des développements récents de Carmeuse, seront de la partie.
Une campagne 2009-2010 incertaine
Reste que la nouvelle campagne ne devrait pas être flamboyante. « Je crains que l'on soit victime du déstockage des engrais en distribution au détriment de l'AMB et que les agriculteurs soient encore en situation d'attentisme par manque de visibilité, indique Jean-François Zihlmann. Je ne serais pas surpris que l'on observe un effritement du marché cette année. » François Ponchon, de Carmeuse, est un peu moins pessimiste : « Il pourrait y avoir des rattrapages sur le chaulage d'automne. » Si 2009 semble être un mauvais cap à passer, les fournisseurs ne semblent pas inquiets : les fondamentaux restent bien orientés.
Renaud Fourreaux
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