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SEMENCES FOURRAGÈRES La tendance est à la courte durée

Le marché du printemps 2023 devrait continuer à être porté par les espèces courte durée : trèfle incarnat, ray-grass italien, colza fourrager…

Si le marché des semences fourragères est en recul, il est tiré par les espèces courte durée.

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Sur la campagne 2021-2022, les éleveurs ont peu renouvelé leurs prairies. Conséquence, les ventes de semences fourragères ont décliné de 21 % avec 470 800 q contre 595 000 q en 2020-2021. « Il faut remonter à la campagne 2014-2015 pour atteindre ce niveau-là, constate Denis David, président de la section fourragères de l’Union française des semenciers, ce qui montre que le marché, pourtant en constante croissance depuis, a fortement chuté. »

L’année 2021, pluvieuse, a limité les fenêtres de semis pour les éleveurs et favorisé la reconstitution des stocks de fourrage. Il y a donc eu peu de renouvellements de prairies. Même constat pour 2022, mais cette fois, c’est la sécheresse qui a contraint les semis et réduit les troupeaux. En effet, « par manque de fourrage, certains éleveurs ont été contraints de vendre des animaux pour limiter leurs besoins. Ils ont donc moins investi dans les prairies », explique Denis David. Les ventes de graminées fourragères et de légumineuses ont ainsi respectivement chuté de plus de 27 et 25 % sur la campagne 2021-2022.

Besoin urgent de fourrage

« Ces dernières années, on est vraiment dans l’adaptation, rapporte Julien Greffier, chef marché produit fourragères chez Limagrain. Les semis ne se font plus car lorsqu’arrive fin septembre, sans pluie, l’implantation des légumineuses, trèfle violet, trèfle blanc, devient compliquée. Aujourd’hui, les éleveurs veulent limiter le risque d’échec et les coûts d’implantation. »

Une situation qui a significativement réduit les stocks de fourrage. Pour les reconstituer, les éleveurs se sont tournés à l’automne 2022 vers des espèces courte durée : RGI, trèfle incarnat, colza fourrager etc. Les espèces pérennes, dactyle, fétuque élevée, ray grass anglais, luzerne, trèfle violet, etc., ont, quant à elles, été délaissées.

Pour le printemps 2023, « il va y avoir un besoin assez urgent et important de reconstituer les stocks de fourrage dans les exploitations, donc on peut s’attendre à ce que le marché des espèces courte durée soit porteur », conclut-il. Le marché devrait être stable puisque, même s’il y a un besoin de renouveler les prairies, les distributeurs possèdent encore des stocks de semences.

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