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Engrais azotés : une morte-saison en demi-teinte

Alors que notre enquête Agrodistribution-ADquation fait état d’une morte-saison peu active en engrais azotés, semblable à celle de l’an dernier, les retours de terrain sont plus engageants.

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Étonnamment, la morte-saison ne paraît pas avoir suscité un grand enthousiasme, en tout cas selon notre sondage Agrodistribution-ADquation menée fin juillet. Certes, 54 % des agriculteurs déclarent avoir acheté des engrais azotés à cette période, en légère hausse par rapport à l’année dernière (52 %), qui était particulièrement maussade. Mais surtout, alors que les cours ont dévissé par rapport au niveau astronomique atteint fin mars 2022 (875 €/t pour la solution azotée, 1 200 €/t pour l’ammonitrate 33,5 et 1 060 €/t pour l’urée), les agriculteurs sont seulement 4 % à déclarer en avoir acheté plus que d’habitude, 32 % autant et 18 % moins.

« Une année normale »

Pourtant, ce n’est pas ce qu’observent les distributeurs. « Alors que les ventes avaient été particulièrement basses en 2022, nous avons connu cette année une augmentation de 15 à 20 % de nos volumes dans le nord et le nord-ouest de notre périmètre, constate Thierry Corlay, directeur marché nutrition des plantes chez Impaact. Nous sommes revenus au tonnage d’une année normale. Les agriculteurs ont mobilisé le même volume de trésorerie alors que les prix ont été divisés par deux. »

Une dynamique que confirme Odile Bernard, du réseau de négociant Fertireco : « Nous avons eu d’importants engagements qui s’expliquent par des cours qui sont bien redescendus. Nous avons plus de 75 % de couverture pour la solution azotée. »

Des achats depuis février

« Avec la baisse du prix des engrais depuis octobre dernier, on s’est retrouvé avec des agriculteurs qui ont acheté en février, mars, avril, en pleine période d’utilisation, témoigne Clément Le Fournis, cofondateur d’Agriconomie. Il n’y a plus vraiment de morte-saison. La lisibilité du marché est de plus en plus complexe. Lorsque les agriculteurs ont commencé à revenir aux achats, nous avons vu que le marché était baissier, alors on leur a conseillé de se couvrir à 20-25 %. À la mi-juin, les prix étaient au plus bas, nous leur avons conseillé à nouveau de se positionner. Nous avons vendu 20 000 t d’engrais azoté en 2 heures. »

Côté ammonitrate d’importation, « les volumes ne sont pas revenus au niveau habituel, note Thierry Corlay. La crise énergétique a impacté les industriels polonais et lituaniens qui mettent moins de tonnes en marché. » Quant à l’urée, l’appel d’offres indien et notamment le positionnement de la Chine par rapport à celui-ci vont influencer son prix pour la rentrée.

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