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Recul des ventes

Le marché a reflué de 10 % en 2023-2024, avec notamment une baisse importante en blé tendre d’hiver du fait de moindres surfaces semées. Une seule nouveauté vient élargir la gamme des TS fongicides, le Toltek de Certis Belchim. Deux nouveaux pelliculants biostimulants seront associés à l’offre de Bayer.

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Les surfaces de céréales d’hiver ayant diminué pour la campagne 2023-2024, le marché des traitements de semences est orienté à la baisse. « Ce recul du marché est lié à des stocks de TS importants (notamment en distribution), aux petits poids de mille grains et aux emblavements baissiers », explique Sixte de Villepin, chez Corteva. Les ventes réalisées par les firmes phytos sont estimées à 86 M€ à l’automne 2023 (environ 138 M€ en valeur agriculteurs), « un chiffre en recul de 10 % par rapport à 2022 », indique Virginie Braun, de Syngenta. 70 % sont des fongicides (50 % de produits de base et 50 % de haut de gamme) et 30 % sont des insecticides. La part des hectares protégés avec un TS atteint 87 %. Le blé tendre d’hiver baisse fortement (-400 000 ha), le blé dur et l’orge d’hiver sont stables à légèrement baissiers et l’orge de printemps serait à la hausse. La proportion de semences non traitées progresse régulièrement, en particulier cette campagne (13 %), car des agriculteurs qui souhaitaient faire du triage à façon ont renoncé au dernier moment au regard des conditions climatiques.

Syngenta leader

Le marché des semences certifiées a progressé de 4 points entre les automnes 2022 et 2023, pour atteindre 47 % des hectares. Les trois produits leaders sont Vibrance Gold, Attack et la référence cyperméthrine. De son côté, le marché des graines de ferme représente 53 % des hectares (15 % des ha sont protégés par l’agriculteur lui-même et 38 % par un applicateur). Vibrance Gold est là aussi le produit leader, suivi par Celest Net et la référence silthiofam.

Cinq intervenants se partagent les ventes des TS purement phytos. Syngenta conserve la tête du classement, avec 56,5 % de parts de marché (65,1 % en valeur agriculteurs). Avec 8 %, Certis Belchim se positionne toujours en deuxième position, fort de cinq produits : Latitude XL (haut de gamme), Negev, Difend Extra, Prepper et Copseed. UPL détient 6 % de PDM pour les fongicides et 50 % pour les insecticides avec la cyperméthrine. La firme se dit leader sur les biostimulants avec notamment Stylor. Vient ensuite BASF Agro avec son produit haut de gamme Systiva qui continue à se développer sur orges, Rubin Plus et Prémis. Bayer pointe à 3 % avec des fongicides à base de prothioconazole (Redigo/Misol et Redigo Pro). Corteva, acteur sur ce marché depuis peu de temps, est en queue de peloton avec une gamme resserrée.

Retrait de l’ipconazole

Contre les maladies du sol, le premier produit fongicide sur le marché des traitements de semences des céréales à paille est toujours Vibrance Gold (fludioxonil, difénoconazole et sédaxane) de Syngenta, avec 3,4 Mha protégés à l’automne 2023 contre 3,2 Mha l’année précédente. Il est suivi par Célest Net (fludioxonil), avec 800 000 ha protégés en semences de ferme.

En 2024, la seule nouveauté annoncée est Toltek, développée par Certis Belchim contre le piétin échaudage. Cette année, le marché devrait être impacté par la fin de l’utilisation, le 29 février dernier, de l’ipconazole sur semences traitées. Est notamment concerné le produit Rancona 15 ME d’UPL. Ce retrait semble être le premier d’une liste plus importante, puisque plusieurs autres molécules seraient sur la sellette, à commencer par le fludioxonil. Cette molécule à large spectre, présente dans de nombreux TS fongicides, doit être examinée, selon les dernières informations, le 15 juin 2025 qui est la date de la fin de son approbation. Or « l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) a confirmé l’avis de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments) sur le caractère perturbateur endocrinien de la molécule », explique Kadidiatou Kané, ingénieur de recherche chez Arvalis. Si le retrait du fludioxonil était avéré, cela chamboulerait totalement le marché des TS sur céréales à paille, une fois le délai de grâce d’utilisation passé.

Attack numéro un en insecticides

De son côté, le segment des insecticides du sol en traitements de semences représentait 1,3 Mha à l’automne 2023, soit environ 20 % des ha semés à l’automne 2023. L’offre se réduit toujours à deux molécules : la téfluthrine et la cyperméthrine. La première est leader, avec 68 % des ha protégés par des insecticides du sol, avec Attack et Austral Plus Net chez Syngenta et Thrintoba chez Corteva. « Attack est le premier produit insecticide du marché avec 700 000 ha protégés lors des derniers semis », signale Virginie Braun. Il est à noter que la procédure de renouvellement d’approbation de la téfluthrine est engagée. De son côté, UPL possède deux produits à base de cyperméthrine (Signal et Langis). Corteva développe par ailleurs son offre téfluthrine + Ympact Completo (biostimulant) afin de sécuriser l’implantation. « Notre offre de produits permet de mieux gérer les stress des céréales provoqués par les manques de sélectivité des désherbages d’automne », insiste Sixte de Villepin.

Par ailleurs, « le marché émergent des biostimulants et produits de nutrition en traitement de semences est un marché additionnel aux autres, pointe Corteva. Il progresse chaque année un peu plus et pèse désormais 3-4 %. »

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