La fête à la limace

Si en 2022, les sécheresses successives avaient mis à mal le marché des molluscicides d’automne tombé à 825 000 ha déployés, il est reparti à la hausse en 2023 avec près de 1,3 Mha déployés. « Les pluies au moment des semis de colza ont entraîné beaucoup de traitements », explique Pierre Olçomendy, chef marché antilimaces chez De Sangosse. Selon lui, un hectare de colza sur deux a été protégé, faisant grimper de 65 % les hectares déployés par rapport à 2022.

Cette tendance se reflète également en céréales puisque les hectares déployés ont progressé de 56 %. « L’automne pluvieux a engendré une forte pression de limaces sur les premières parcelles semées, mais les excès d’eau ont par la suite stoppé les semis et les traitements. Sans ces conditions extrêmes, le nombre de traitements aurait été encore plus élevé », poursuit Pierre Olçomendy.

Metarex Duo gagne du terrain

En 2023, le marché des molluscicides d’automne a poursuivi son évolution. Bilan, un tiers des surfaces traitées ont été couvertes par du biocontrôle, un tiers par les métaldéhydes et un tiers par le Metarex Duo. Si le biocontrôle et les métaldéhydes ont enregistré une légère baisse de PDM par rapport à 2022, le double actif de De Sangosse, lui, a tiré son épingle du jeu, passant de 25 à 34 % de PDM. Il a ainsi tracté le marché conventionnel qui a progressé de 400 000 ha déployés, tandis que celui du biocontrôle n’a enregistré qu’une hausse de 100 000 ha.

« En cas de forte pression, certains réflexes sont toujours là en faveur des solutions considérées comme étant plus rapides d’action », souligne Jérôme Rouveure, chef marché chez Phyteurop. Un constat confirmé par Adama, qui a vu ses parts de marché augmenter de 6 points, notamment grâce à la vente de son métaldéhyde Warior Blue. De son côté, De Sangosse est passé leader sur le marché du biocontrôle avec sa solution IronMax Pro.

Le printemps sous pression

Pour le printemps 2024, le marché molluscicides devrait maintenir sa dynamique. « Avec l’hiver très doux, le risque limaces est élevé et on s’attend à multiplier les surfaces traitées par deux par rapport au printemps 2023, prévient Pierre Olçomendy. D’après les pièges de notre réseau observatoire sur maïs et tournesol, les populations de limaces sont déjà importantes, particulièrement dans l’Ouest. Le risque sur betteraves est aussi bien présent. La surveillance des parcelles sera donc primordiale. »