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Biostimulants : toujours plus

Nouveaux produits, nouveaux partenariats, nouvelles unités de production… Le marché reste très dynamique et poursuit sa croissance.

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S’il est toujours difficile de cerner la valeur exacte du marché des biostimulants, ce dernier semble connaître toujours une progression à deux chiffres. Le syndicat Afaïa avance même une croissance d’environ 25 % en 2020, selon son enquête statistique auprès de ses adhérents.

Les entreprises ne s’y trompent pas et lancent toujours plus de nouveautés. Pour ne citer qu’elles cette année : Valagro (Talete), Agrauxine (Fertispring), Olmix (Neosol), Via végétale (Mouv’N) ou encore Elicit plant, qui a obtenu une AMM pour ses solutions Best-A, afin de lutter contre le stress hydrique des cultures (maïs et soja pour le moment). De son côté, Agronutrition a marqué un grand coup avec pas moins de trois biostimulants microbiens et trois non microbiens pour atteindre aujourd’hui une gamme de 19 produits homologués. Quant à Timac Agro, pionnier sur le sujet et qui n’avait pas sorti de produits depuis plusieurs années, il lance cette campagne une gamme de six biostimulants et agrandit son unité de Pontrieux (lire ci-contre).

Des gammes qui s’étoffent

De son côté, UPL déploie son offre Nutrition Santé, combinant son biostimulant GoActiv avec des produits de biocontrôle (Thiopron, Vacciplant…), avec, depuis cet automne, quatre offres en céréales destinées à remplacer le T1 fongicide. Pour faire découvrir sa gamme, UPL a mis à disposition des distributeurs et agriculteurs un nouvel espace sur le web sous forme de salon virtuel, en libre accès.

Le fabricant hollandais d’engrais de spécialités Van Iperen, arrivé en France depuis 2015 et composé d’une équipe de cinq personnes et d’un bureau commercial à Castries (Hérault), s’apprête à lancer pour début 2022 une nouvelle génération de biostimulants, intitulée Plants for Plants, pour l’agriculture conventionnelle et l’agriculture bio. Certains en foliaires, d’autres en fertirrigation, en grandes cultures ou cultures spé. En France, trois produits phares homologués, à base d’extraits de plante, seront mis en marché pour améliorer l’efficacité de l’utilisation de l’eau ou des éléments nutritifs (solubilisation du phosphore, par exemple). Cette gamme s’ajoutera à deux produits à base d’algues disponibles depuis le printemps, Stim Pure Liquide et Fol-Stim Calcium SC (avec AMM).

Des accords, voire des rachats

Les pure players des biostimulants sont, eux, amenés à mettre en place des accords de commercialisation avec des metteurs en marché d’envergure du secteur de la fertilisation organique ou des phytos. Axioma, qui a d’ailleurs transféré et agrandi son usine corrézienne inaugurée le 28 octobre, vient ainsi de confier la commercialisation, pour cinq ans, de ses trois premiers produits sous AMM à Adama, Angibaud et Syngenta. « Axioma est un spécialiste de l’innovation, notre valeur ajoutée est d’apporter des solutions innovantes à des entreprises qui ont déjà un réseau de distribution établi », confirme son PDG, Anthony Bugeat.

Symborg se voit, elle, boostée par Corteva, puisque les deux sociétés ont signé un accord pluriannuel, annoncé cet été, relatif à la bactérie endophyte Methylobacterium symbioticum, qui interagit avec la plante pour fixer l’azote nécessaire au niveau de l’atmosphère. Grâce à cet accord, Symborg fournit une licence de distribution exclusive à Corteva qui met sur le marché BlueN auprès de son réseau, et une nouvelle marque, UtrishaN. En parallèle, Corteva continue de consolider son offre avec la création des gammes Kinsidro pour la stimulation des voies métaboliques des cultures et une gamme dédiée à la gestion des stress abiotiques. D’ici à cinq ans, l’entreprise prévoit de lancer plusieurs solutions sur ces différents segments.

Pour se développer, certains vont au-delà du partenariat. Ainsi, De Sangosse a annoncé en mai l’acquisition de la société française Fertiplus et de ses filiales internationales. Ce spécialiste de la nutrition des plantes, dont le site industriel est dans la région de Barcelone, développe, produit et commercialise des biostimulants depuis plus de vingt ans. « Fertiplus va s’appuyer sur les ressources de De Sangosse afin de poursuivre le développement de nouveaux produits », indique Nicolas Fillon, DG de De Sangosse. Fin 2020, Idena avait également croqué la société bretonne STI biotechnologie (propriétaire du Sorbistart), spécialisée dans les additifs à base de deux souches de lactobacilles.

Hello nature et bonjour Greencell

Deux sociétés ont par ailleurs changé de nom au début de l’année 2021. Le fabricant italien de biostimulants et d’engrais organiques Italpollina est devenu Hello Nature pour se positionner comme le « leader dans le segment des intrants durables en agriculture ». Il lance sur le marché des oligo-éléments chélatés la gamme Keylan, issue d’une technologie innovante de chélation à base de peptides végétaux. C’est d’ailleurs cette entreprise qui préside Afaïa depuis fin septembre à travers sa responsable des affaires réglementaires, Laetitia Fourié (ex-Angibaud). Quant à Biovitis, elle s’appelle désormais Greencell. « Cela nous semblait pertinent car on travaille beaucoup à partir d’organismes unicellulaires, indique son président, Jean-Yves Berthon. Par ailleurs, notre ancien nom laissait à penser que nous n’avions que des produits à destination de la vigne. Enfin, une autre société portait le même nom et cela créait la confusion chez nos clients. » Greencell profite de ce changement d’identité pour lancer Greenalvia, une marque chapeau pour l’ensemble de sa gamme biocontrôle et biostimulants, dont son produit-phare, Cérès.

Bientôt des AMM Biostimulants ?

L’évolution de la réglementation devrait favoriser l’effervescence du secteur, entre l’entrée en vigueur du nouveau règlement harmonisé européen (lire ci-contre) et la modification du code rural qui a introduit fin 2020 le terme biostimulants du côté des engrais (néanmoins sans le supprimer côté phytos). « Cela donne de la visibilité aux biostimulants, commente Laurent Largant, délégué général du syndicat Afaïa. Une première étape pour qu’il y ait une case à cocher biostimulant sur le formulaire Cerfa de l’Anses et qu’on puisse avoir une vraie AMM biostimulant et non une AMM MFSC produits microbiens ou autre. » En revanche, selon lui, l’arrêté relatif aux substances naturelles à usage biostimulants crée plus de confusion qu’autre chose. « Qu’est-ce que ça va changer ? Je n’en sais rien. Nos adhérents sont peu intéressés pour aller sur ce terrain-là. »

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