Fongicides vigne 2021 propice aux maladies fongiques
Les conditions climatiques de l’année 2021, entre gel et pluie, auront été propices au développement des maladies fongiques, en particulier du mildiou, et donc à la progression des traitements.Par Lucie Petit
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
En 2021, les traitements fongicides sur la vigne ont progressé par rapport à 2020, année qui, rappelons-le, avait déjà été marquée par un rebond des interventions. Ce sont ainsi 769 906 ha qui ont reçu au moins un traitement fongicide en 2021 pour lutter contre le mildiou, l’oïdium ou le botrytis, pour une surface totale déployée de 12,94 Mha, soit une hausse de 7 % par rapport à 2020. Le nombre de passages moyen par hectare s’est élevé à 7,85 en 2021, contre 7,46 en 2020.
« L’épisode de gel en avril a eu un impact significatif dans certaines régions, avec notamment un retard de départ en végétation, une hétérogénéité des stades phénologiques, ainsi qu’une fragilisation globale de la vigne, détaille Camille Jouan, responsable communication santé végétale chez Corteva Agriscience. La pluviométrie a également été propice à une pression extrême du mildiou, notamment en Champagne, Bourgogne, dans le Val de Loire et dans le Bordelais. »
6,9 Mha déployés en antimildiou
Résultat, les traitements antimildiou ont, cette année encore, tiré le marché des fongicides, avec 6,9 Mha déployés, en hausse de 6 % par rapport à 2020. Dans ce contexte, la société Corteva observe une croissance de sa solution Zorvec Zelavin avec 160 000 ha, représentant 3 % de part de marché en antimildiou. Nufarm note aussi une progression de 2 à 3 % de ses parts de marché en fongicides, du fait de cette forte pression mildiou. « Cette année a fait la part belle aux cuivres solos et associés qui constituent l’essentiel de notre gamme, explique Romain Dandois, animateur marché vigne chez Nufarm. De plus, le tempo de l’année à fait que le mildiou est arrivé tardivement, ce qui a aussi favorisé les cuivres qui ont pu être nécessaires jusqu’à début août. »
De son côté, Phyteurop annonce une première année de plein développement pour ses solutions systémiques associant le kiralaxyl à deux formes de cuivre, Fantic A, Archimède et Bandido. « Ces spécialités étaient encore contraintes en début de cette campagne par la phrase H334 qui empêchait tous mélanges. Cette contrainte a été levée début 2021, ce qui nous permet de revenir au marché avec une solution intéressante pour les viticulteurs », explique Jérôme Rouveure, chef de marché chez Phyteurop. BASF étoffe pour sa part sa gamme mildiou avec Yakusa, une nouvelle marque qui s’ajoute à Futura et Zenact, dont la composition allie dithianon et phosphonate de potassium. « Il permet de créer l’alternance dans la lutte contre le mildiou et de renforcer les programmes black-rot », annonce Béatrice Bacher Marey, responsable marketing fongicides vigne chez BASF.
Quant à l’oïdium, la pression aura été normale à forte selon les régions. Les surfaces déployées antimildiou ont ainsi atteint 5,9 Mha en 2021, soit une progression de 5 % par rapport à 2020. « Globalement, on constate un traitement en plus », signale Anne Le Gallet, directrice marketing d’Action Pin qui note une progression du marché des soufres liquides, et notamment de leur solution Heliosoufre S, « pour leur praticité d’utilisation ».
Autre fait de cette année, Yaris, la solution anti-oïdium de BASF à base de fluxapyroxad, a perdu sa phrase H351 et n’est donc plus classée CMR2.
Toujours plus de biocontrôle
Cette progression du soufre s’inscrit dans un contexte plus global de transition vers des solutions à moindre impact, biocontrôle en tête. « En termes de pratique, on peut constater une constante évolution des utilisations de produits de biocontrôle mais aussi des biostimulants avec AMM », souligne Romain Dandois. Nufarm, qui devrait renforcer sa gamme de biosolutions, note également que les viticulteurs ont toujours confiance dans le cuivre.
Selon une enquête IBMA-AgroParisTech (2019), 57 % des viticulteurs déclarent utiliser au moins un produit de biocontrôle. « C’est supérieur à la moyenne de toutes les autres cultures », déclare Anne Le Gallet, d’Action Pin.
« 2021 a été une année complexe pour la viticulture, résume Béatrice Bacher Marey, partagée entre la volonté d’aller de l’avant dans la réduction des solutions conventionnelles et l’impérieuse nécessité de traiter le mildiou. » BASF accompagne notamment les viticulteurs dans ces changements de pratiques avec son programme « Parlons vrai, parlons vigne », traitant des itinéraires de protection mildiou combinant solutions conventionnelles et solutions de biocontrôle.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :