Montée des pyréthrinoïdes

En 2019, le marché global des insecticides a accusé un retrait de 8 %, selon les premières estimations de Belchim. Les fortes chaleurs de l’été auraient favorisé le développement des cicadelles vertes dans les vignobles sensibles. Elles auraient également profité aux vers de grappes en G2. « Ces épisodes de canicules faisaient pourtant espérer de nombreux avortements d’œufs », explique Patrick Bergougnoux, responsable technique cultures pérennes de FMC. La pression vers de grappe était déjà plutôt forte en G1 et l’a été jusqu’en G3. Patrick Bergougnoux note d’ailleurs une progression de 50 % par rapport à 2018 de leurs spécialités Explicit EC et Steward EC, présentant une polyvalence œufs de vers de grappe et cicadelles vertes. Pour la campagne 2020, Phyteurop va distribuer les trichogrammes de Bioline Agro­Sciences, Tricholine vitis, pour lutter contre les tordeuses eudémis, cochylis et eulia. De leur côté, les Ets Magne devraient distribuer en exclusivité les diffuseurs de phéromones de la société espagnole Sedq : Lobetec contre eudémis et Cryptotec contre cryptoblabes.

Le retrait des néonicotinoïdes en septembre 2018 a profité aux pyréthrinoïdes pour les traitements de la cicadelle de la flavescence dorée. Éric Chantelot, de l’IFV, alerte cependant sur deux risques : « à terme, il y a un risque d’apparition de résistances des ravageurs face aux pyréthrinoïdes, qui sont également susceptibles de voir leurs AMM retirées dans les cinq ans à venir. »

Et comme pour les campagnes précédentes, « nous sommes dans une tendance générale de progression des systèmes de confusion sexuelle », explique Éric Chantelot. « Mais sa progression engendre alors un développement des ravageurs secondaires comme eulia, la pyrale et surtout cryptoblabes dans le Sud-Est, estime Patrick Bergougnoux. Il peut alors être judicieux de renforcer la confusion avec des insecticides efficaces sur toutes ces tordeuses aux périodes clés. »

Lucie Petit