Herbicides céréales Le désherbage d’automne, un gage de sécurité
Malgré un automne 2018 sec, les traitements à cette période ont continué de progresser, témoins d’une montée des problématiques graminées.Par Lucie Petit
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L’automne 2018 n’aura pas dérogé à la règle, qui s’est installée depuis quelques années, avec à nouveau une progression des surfaces de céréales traitées. Entre 58 et 65 % des hectares ont ainsi été traités, selon les firmes, contre 55 % en 2017. Au total, 8,2 Mha ont été déployés contre 7,4 Mha en 2017. On note également une consolidation des doubles passages avec 16 % des surfaces concernées en 2018, selon Adama.
Et évidemment, cette année encore les antigraminées dominent le marché. « Les antigraminées à large spectre d’automne ont progressé de 20 % en surface, malgré un automne sec, au détriment des antigraminées de printemps qui affichent une baisse de 14 % », détaille Mathieu Vaisset, de Corteva Agriscience. Message que semble confirmer BASF avec la progression de 20 % de son antigraminées à base de pendiméthaline et flufénacet, Trooper. Selon Hubert Vincent, « il s’est développé plus fortement que le marché ». Mais pourquoi cette progression continue des traitements à l’automne ? « Cette augmentation traduit la montée des problématiques graminées et la volonté de précocifier le désherbage pour pouvoir gérer ces situations au mieux malgré un contexte climatique pas toujours favorable aux interventions de désherbage », répond Ronan Vanot, de Nufarm. En ligne de mire, la montée en puissance des phénomènes de résistances, notamment des ray-grass et vulpins. « Et le désherbage d’automne va encore tendre à se consolider, c’est un gage de sécurité pour la campagne », ajoute Julien Vaugoux de Syngenta.
Pour les antidicotylédones spécifiques, les surfaces restent stables, que ce soit à l’automne ou au printemps.
Ne pas négliger les traitements de printemps
Mais la consolidation des traitements d’automne ne doit pas se faire en substitution des interventions au printemps. « L’état de certaines parcelles à la récolte montre qu’il ne faut pas perdre de vue l’intérêt de la protection herbicide de printemps, que ce soit pour contrôler les nouvelles émergences de ray-grass, les graminées de printemps et surtout certaines dicotylédones », souligne Mathieu Vaisset, de Corteva. Cette année, le marché aura été assez contrasté et régionalisé. « Dans certaines régions, il a fortement progressé du fait de rattrapages après l’automne très sec, et dans d’autres, il aura été stable, voire en baisse », explique Hubert Vincent.
Corteva, qui s’annonce comme le leader des herbicides antidicots avec 40 % de part de marché, a renforcé ses positions au printemps avec ses spécialités à base d’Arylex, de Zypar et de Pixxaron, avec 450 000 ha traités. Zypar enregistre même une augmentation de 50 % de ses surfaces. « Nous avions décidé de baisser significativement le prix de nos solutions les plus récentes à base d’Arylex pour qu’un plus grand nombre puisse en bénéficier, et la plupart des distributeurs ont suivi nos recommandations », explique Mathieu Vaisset. Selon lui, plusieurs facteurs expliquent ces évolutions dans les stratégies de printemps, comme la pression des traitements d’automne qui fait évoluer la flore à contrôler, la progression des résistances aux inhibiteurs de l’ALS et des rattrapages parfois très tardifs pour contrôler chardons et autre vivace. FMC, pour sa part, annonce une croissance de 25 % en valeur sur ce segment des antidicots, avec 300 000 ha, grâce à sa gamme LQM à base de sulfonylurées. « On continue à innover sur cette famille chimique pour adapter la gamme aux problématiques du marché », commente Maxime Benichon, en mettant en avant son intéressant rapport technico-économique.
Et si l’on se concentre sur l’orge, deux solutions ont enregistré de fortes progressions lors de la dernière campagne. Fenova Super, de De Sangosse, a vu ses volumes vendus doubler, avec 100 000 ha déployés. Le Joystick, la spécialité phare d’Ascenza, principalement utilisée en orge, a également atteint la barre des 100 000 ha déployés.
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