Engrais azotés : « Pas de craintes sur les disponibilités », selon l’Unifa
Les industriels de la fertilisation azotée « mettent tout en œuvre pour assurer la continuité de la production », ont-ils affirmé mardi 12 septembre par l’intermédiaire de l’Unifa, alors que des voix s’élèvent pour dénoncer des comportements spéculatifs.
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Alors que l’envolée des prix des engrais azotés, déjà multipliés par deux à trois depuis le début de l’année, se poursuit de manière vertigineuse et fait craindre une pénurie d’approvisionnement au printemps et, in fine, des chutes de rendements, l’Unifa, représentant les producteurs d’engrais, a choisi de prendre la parole, mardi 12 octobre.
« La gronde commence à enfler »
Celle-ci intervient après que la Coordination rurale a dénoncé le 1er octobre « la fermeture de certaines usines de fabrication d’engrais » et demandé au ministre de « faire preuve de transparence sur les réelles capacités de production des usines françaises et européennes, ainsi que sur celles de nos partenaires commerciaux afin de limiter les mouvements spéculatifs ».
En outre, lundi 11 octobre, l’association Les Amis de la Terre, engagée dans une campagne de lutte contre les engrais chimiques a vivement dénoncé la dépendance à ces produits. « Les agriculteurs, dont certains ont repoussé leurs achats en espérant des jours meilleurs, se retrouvent à acheter des engrais à des prix phénoménaux. […] La gronde commence à enfler. »
« Une augmentation au-delà de ce qui est soutenable »
« Les producteurs d’engrais français et européens prennent la pleine mesure de la situation, en mettant tout en œuvre à l’heure actuelle pour assurer la continuité de la production, faire face à la demande » et « soutenir les agriculteurs, les distributeurs et l’ensemble de la filière agricole impactés par cette situation inédite », insiste l’Unifa.
Le syndicat met en cause les coûts de transports pour les produits importés et surtout « la flambée du prix du gaz », qui a augmenté de 300 % depuis le début de l’année et qui « entraîne inéluctablement une augmentation du prix des engrais au-delà de ce qui est soutenable en termes de rentabilité pour les producteurs d’engrais azotés », et sur lesquels « ils n’ont pas de visibilité actuellement ».
« Il n’y a pas d’usines à l’arrêt »
Pourtant, « il n’y a pas d’usines à l’arrêt en France, les usines tournent », nous assure Florence Nys, déléguée générale de l’Unifa, qui explique que les producteurs essayent de se tourner vers l’importation d’ammoniac depuis des pays où il est produit de manière moins onéreuse. « Les retours de nos adhérents indiquent que la disponibilité des produits est là. » Mais à quel prix ?
« Les répercussions actuelles de la hausse des prix des matières premières sur toute la filière ne sont pas tenables, reconnaît Florence Nys dans le communiqué. Pour l’heure nous accompagnons et soutenons les acteurs de toute la filière, mais nous avons besoin de trouver rapidement une solution pérenne. Nous y travaillons ! » Des contacts ont été pris avec les différentes parties prenantes (la FNSEA, les fédérations européennes et le ministère en charge de l’Industrie). « Les pouvoirs publics sont conscients qu’il est essentiel de maintenir la production d’engrais pour approvisionner les agriculteurs », ajoute-t-elle, même s’il n’y a pour le moment pas de mesures concrètes mises en place.
Faire de la France le leader de l’hydrogène vert
À long terme, la filière mise sur l’hydrogène pour s’affranchir du gaz. Emmanuel Macron vient justement d’annoncer ce jour, dans le cadre de la présentation du plan France 2030, vouloir faire de la France le leader de l’hydrogène vert.
Renaud FourreauxPour accéder à l'ensembles nos offres :