Engrais azotés : la distribution couverte à plus de 60 %

Mercredi 3 novembre, l’Unifa, syndicat représentant les industriels de la fertilisation, donnait sa conférence de presse annuelle à un moment où les engrais azotés sont au cœur de l’actualité, en raison de la flambée des prix et des risques de pénurie.

« Nous n’avons pas toutes les certitudes »

« Les cinq usines françaises produisant des engrais azotés simples tournent, soit avec de l’ammoniac produit en France, soit avec de l’ammoniac importé, a tenu à réaffirmer Renaud Bernardi, président de l’Unifa. Il y a une volonté forte de toute la profession agricole de continuer à fournir la ferme France », notamment en ammonitrates (environ 60 % des engrais azotés simples). Car concernant les produits d’importation (urée et solution azotée), « il y a un questionnement sur la mise à disposition et sur la logistique » et « nous n’avons pas toutes les certitudes aujourd’hui ».

Pour Renaud Bernardi, « le taux de couverture sur le marché français est légèrement supérieur à 60 %. C’est un chiffre raisonnable, un bon pourcentage par rapport à nos voisins européens. La distribution française a pris des positions précoces et a sécurisé une partie de ses approvisionnements. Ces volumes sont en train d’être livrés. L’avance prise par la France va s’avérer déterminante pour la suite de la campagne. »

Les livraisons d’azote déjà en fort recul l’an dernier

« Les industriels français sont dans leur objectif de livraison d’ammonitrates pour 2021-2022, un objectif au moins équivalent à celui de 2020-2021 », poursuit-il. À noter que la campagne passée, les livraisons d’azote en tant qu’élément fertilisant ont été en fort recul de 18,1 %, et celles d’engrais azotés simples ont été en retrait de 13,1 %, tirées par des fortes baisses des engrais d’importation. Si l’Unifa évoque des assolements moins favorables et des reports de stocks de la campagne précédente, l’élément azote n’avait pas baissé aussi fortement depuis les campagnes 2008-2009 et 2011-2012. Les livraisons annuelles d’azote atteignent désormais 1,8 Mt, contre près de 2,5 Mt au début des années 2000.

Concernant la flambée des prix des engrais azotés, qui ont doublé depuis le début de l’année, « on n’augmente pas le prix des engrais par plaisir, tient à préciser le président de l’Unifa. On est dépendant des approvisionnements en gaz naturel. » Et pour la suite de la campagne ? « Si le gaz naturel ne connaît plus les flambées qu’on a vues et ne s’envole pas durant l’hiver, le gros des hausses est derrière nous. Mais cela tient plus du vœu que de la certitude. »