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Baromètre Agrodistribution-ADquation Engrais azotés : quelle place pour l’ammonitrate cette campagne ?

Selon notre enquête Agrodistribution-ADquation, l’ammonitrate 33,5 va rester la forme la plus utilisée cette campagne, mais essuie une baisse de 7 points en un an. © C. FAIMALI

Alors que l’ammonitrate est la forme azotée la plus disponible sur le marché, elle semble régresser dans notre baromètre annuel Agrodistribution-ADquation. Sondage que nous avons soumis à Thierry Corlay (Impaact) et Frédéric Chleffer (EMC2).

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Comme l’an dernier à la même époque, l’ammonitrate reste la principale forme d’engrais azoté simple envisagée par les agriculteurs pour la prochaine campagne (39 % tous types d’ammonitrates confondus), révèle notre enquête Agrodistribution-ADquation, bien que cette proportion soit en baisse ( 7 points). Pourtant, on était en droit de l’attendre à un niveau plus haut, puisque « l’ammonitrate est le seul produit vraiment disponible physique sur le marché », selon les mots de Thierry Corlay, directeur marché nutrition des plantes chez Impaact.

« Les agriculteurs peuvent afficher certaines intentions, mais la réalité, c’est qu’il y a des quantités assez figées de produits disponibles sur le marché, poursuit Thierry Corlay, surpris par ces résultats. Donc tôt ou tard, les agriculteurs achèteront ce qui est en stock chez les distributeurs et non ce qu’ils imaginent acheter. »

Des livraisons dans les clous

En outre, les livraisons d’ammonitrates, qui représentent 60 % du marché, sont bien plus avancées cette campagne que pour le reste, selon l’Unifa. « Les industriels français sont dans leur objectif de livraison d’ammonitrates pour 2021-2022, un objectif au moins équivalent à celui de 2020-2021 », faisait savoir son président, Renaud Bernardi, il y a un mois. En revanche, concernant les produits d’importation, « il y a un questionnement sur la mise à disposition et sur la logistique », relayait-il.

Au global, sur l’ensemble des engrais azotés simples, l’ammonitrate 33,5 semble rester la forme la plus utilisée (28 %) selon notre enquête, notamment dans l’Ouest (37 %). Les agriculteurs du Nord-Est continueraient, eux, de privilégier davantage l’ammonitrate 27 (19 %) et la solution azotée (25 %).

Logique, selon Frédéric Chleffer, directeur offres et innovations chez EMC2, qui note un développement tendanciel dans sa coopérative d’ammonitrate 27 (et des commandes en hausse) au détriment de l’ammonitrate 33,5. « Notre politique est de ne plus en avoir du tout dans nos magasins, nous ne faisons plus que de la livraison directe de big bags en ferme. » Quant à la solution azotée, il constate une hausse des commandes de 35 % à date par rapport à l’année dernière (alors qu’elles étaient en retard de 20 à 30 % en juillet), et est plutôt confiant pour la disponibilité, même s’il reconnaît que « c’est un peu sportif ».

18 % ne vont pas utiliser d’azotés simples

Enfin, 18 % des agriculteurs interrogés déclarent ne pas utiliser d’engrais azotés simples, notamment les éleveurs (31 %) et dans le Sud (25 %). Une proportion équivalente aux résultats de l’année dernière. En revanche, 10 % ne savent pas encore quelle sera leur principale forme d’engrais d’azotés utilisée (contre 3 % l’an dernier). Signe que les agriculteurs sont loin d’être tous couverts.

D’ailleurs, 46 % des agriculteurs envisageant d’utiliser des engrais azotés simples en 2022, disent en avoir déjà la majeure partie en stock sur leur exploitation. Cette proportion est néanmoins plus élevée en grandes cultures (58 %). À l’inverse, les agriculteurs n’ayant pas encore la majorité de leur stock sont plus nombreux chez les éleveurs (58 %).

Renaud Fourreaux

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