Biostimulants : des surfaces en retrait deux années de suite
Selon l’Unifa, qui s’appuie sur une étude de Kynetec, les utilisations de biostimulants seraient en baisse de 7 % en 2019-2020, après une campagne 2018-2019 où elles étaient déjà en recul de 11 %. Loin du boom parfois suggéré. Éclaircissements.
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Afin d’enrichir ses statistiques, l’Union des industries de la fertilisation (Unifa) s’est adjoint l’expertise et les services de Kynetec, spécialiste des études de marché en agriculture, concernant les évolutions du marché des produits spéciaux de fertilisation qui ne sont pas pondéreux : engrais foliaires ou correcteurs au sol, engrais localisés au semis et biostimulants.
Un taux d’application stable
Ainsi, sur cette étude ciblée sur les grandes cultures (hors cultures industrielles), il ressort que les surfaces déployées en biostimulants ont régressé ces deux dernières campagnes : − 11 % pour 2018-2019 et − 7 % pour 2019-2020, une évolution à contre-courant de ce qui est parfois évoqué mais qui serait imputable surtout à la baisse des surfaces de cultures d’hiver.
« Le taux d’application, c’est-à-dire les parcelles qui ont reçu au moins une application, n’a quasiment pas bougé entre les campagnes 2019-2020 et 2018-2019, avance l’Unifa, d’après les données Kynetec. Cela signifie que les agriculteurs français ont utilisé de la même façon les biostimulants entre ces deux années. »
Une pratique « acquise » par les agriculteurs
« C’est une pratique « acquise » par les agriculteurs, commente l’Unifa. L’utilisation des biostimulants, telle qu’actuellement pratiquée dans l’agriculture française, est porteuse de solutions pour l’efficience de l’absorption des nutriments nécessaires à la croissance des plantes, dans le respect du sol et de la biodiversité. »
D’ailleurs, les surfaces déployées en biostimulants ont progressé de 16 % entre les campagnes 2015-2016 et 2019-2020. Ainsi, sur un périmètre global grandes cultures, vigne, arboriculture et légumes, 18 % des surfaces sont concernées par les biostimulants.
− 18 % pour les engrais foliaires
Concernant les engrais foliaires ou correcteurs de sol, l’étude indique un recul conséquent de 18 % des surfaces concernées, en raison d’une forte baisse des taux d’application toutes cultures confondues, mais encore plus marquée sur cultures d’hiver. En revanche, si l’on regarde sur cinq ans, elles sont en hausse de 40 %.
Selon Kynetec, « la piste probable pourrait venir des implantations difficiles durant l’automne 2019, qui auraient généré des potentielles sorties hiver compliquées aux moments des applications. Les agriculteurs auraient pu faire le choix d’impasse sur cette catégorie. » Quant aux applications d’engrais localisés au semis, elles sont assez stables, aussi bien sur un an que sur cinq ans.
Renaud FourreauxPour accéder à l'ensembles nos offres :