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L’offre en semences de maïs fragilisée

Le plan de production de semences de maïs français ne devrait atteindre que 90 à 95 % de son objectif cette année. © B. CAILLIEZ

Les conditions climatiques de 2019 ont pénalisé les rendements de maïs semences en France, mais aussi dans les autres pays européens. Alors que la demande en semences semble orientée à la hausse, les stocks de maïs semences après les semis 2020 devraient chuter.

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Malgré une hausse des surfaces de production de maïs semence implantées en Europe de 8 %, la production de semences devrait avoir du mal à couvrir les besoins des agriculteurs européens au cours des prochains semis, et les stocks de semences en juin 2020 devraient être en retrait. C’est ce que prévoit la FNPSMS, fédération nationale de la production de semences de maïs et de sorgho, dans l’observatoire des stocks de semences de maïs qu’elle vient de publier.

« Les cultures ont été impactées par les à-coups climatiques de l’été 2019 et les rendements sont évalués en dessous des objectifs », estime Pierre Guillaumin, du service Économie et International à la FNPSMS.

Une baisse de production en Europe

Premier pays producteur en Europe, la France, qui avait mis en place en 2019 un programme de multiplication de 68 500 ha, ne devrait atteindre cette année que 90 à 95 % de son objectif. « Malgré une année climatique compliquée, le réseau de multiplication est parvenu à prévenir un décrochage majeur des rendements, souligne la fédération. Chez les autres fournisseurs européens, les conditions de culture 2019 se sont aussi avérées compliquées avec des productions qui devraient également être en dessous des objectifs en Hongrie (88 à 93 %) et en Roumanie (95 à 100 %). »

Un déficit de près de 3 millions de doses

En plus du déficit de production lié aux conditions climatiques compliquées, on a assisté cette année à un déclassement de doses traitées au Thirame et au Mesurol, qui ont aussi contribué à une diminution des stocks. Résultat, la FNPSMS évalue le déficit de doses disponibles sur le marché à près de 3 millions d’unités par rapport au plan de production initial.

Une demande soutenue

La FNPSMS s’attend également à une demande en semences en hausse pour les prochains semis. « En Europe de l’Ouest, les difficiles implantations de colza ouvrent des perspectives favorables au maïs grain, précise Pierre Guillaumin. La sécheresse en 2019 a aussi rendu difficile la reconstitution des stocks fourragers en Europe du Nord. » Ce qui devrait se traduire par des semis de maïs fourrage à la hausse. Plus à l’Est, les signaux positifs des récoltes en cours devraient contribuer au développement du maïs grain en Ukraine, Russie et Roumanie.

« La production de semences est challengée en raison d’aléas climatiques extrêmes, alors que la demande européenne semble vouloir garder son dynamisme, estime Pierre Pagès, président de la FNPSMS. C’est une situation à transformer collectivement en atout pour le maïs et la semence française. »

Blandine Cailliez

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