Le biocontrôle poursuit sa croissance en France
C’est la troisième année faste pour les produits de biocontrôle : 2018 enregistre une hausse de 24 % des ventes. La croissance a profité plus spécialement aux segments insecticides et aux fongicides.
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Après des hausses de 25 % en 2016 et 25 % en 2017, le marché du biocontrôle a gagné 24 % en 2018, s’établissant à un total de 170 millions d’euros, révèle le baromètre IBMA France réalisé par ADquation. En incluant le cuivre, ce marché atteint 200 M€, toujours pour 2018.
« Les produits de biocontrôle représentent désormais plus de 8 % du marché de la protection des plantes en France, et 9,5 % si on inclut le cuivre, souligne Antoine Meyer, président d’IBMA France. En maintenant ce taux de croissance, nous pourrions atteindre le cap des 15 % du marché de protection des plantes dès 2021-2022 ! »
Poussée des substances naturelles
Selon la DGAL, 487 substances de biocontrôle sont à ce jour autorisées en France. La répartition des ventes réalisées en 2018, par les 31 membres adhérents d’IBMA France, fait la part belle aux substances naturelles, qui pèsent pour 63 % dans le chiffre d’affaires. En 2e position arrivent les médiateurs chimiques (19 %), puis les macro-organismes (11 %) et les micro-organismes (7 %). Plus de la moitié des ventes sont générées par des petites et moyennes entreprises.
Les produits les plus vendus sur grandes cultures sont le phosphate ferrique contre les limaces (300 000 ha), le soufre comme fongicide (150 000 ha), les trichogrammes contre la pyrale du maïs (140 000 ha). Sur vigne, les méthodes de confusion sexuelle couvrent 90 000 ha. Par segment, les ventes restent dominées par les bioinsecticides (39 %) et les biofongicides (32 %), devant les herbicides (16 %) et les molluscicides (6 %).
Les agriculteurs en attente d’accompagnement
Autre indicateur mis en avant par IBMA France : les pratiques se transforment. Une enquête réalisée par AgroParisTech Service études pour IBMA France, durant le second semestre 2018 auprès de 542 agriculteurs, indique que 34 % utilisent le biocontrôle en grandes cultures et 75 % en viticulture. Elle souligne aussi les besoins des agriculteurs en matières d’information et d’accompagnement technique : 70 % d’entre eux expriment le besoin d’être accompagnés.
L’offre est-elle au rendez-vous ? 39 % des agriculteurs interrogés disent n’avoir encore jamais eu de proposition de produits de biocontrôle. Le potentiel de déploiement de ces solutions reste donc important. « Nous devons d’ores et déjà viser les 30 % de part de marché à horizon 2030 », estime Antoine Meyer.
Anne-Marie LavillePour accéder à l'ensembles nos offres :