Les fabricants d’aliments du bétail militent pour le mass balance
Alors que la proposition de la Commission européenne contre la déforestation importée doit prochainement passer au Conseil de l’UE puis en septembre au Parlement européen, les professionnels de la nutrition animale accentuent leur demande pour que soit retenue la règle du mass balance et non de la ségrégation.
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La seconde mouture du texte réglementaire européen sur l’interdiction de toute déforestation importée, présenté le 11 novembre 2021, doit très prochainement passer au Conseil de l’Union européenne. Les fabricants d’aliments pour animaux, réunis à Utrecht (Pays-Bas) pour le congrès de la Fefac le 2 juin, militent pour que soit retenu le mass balance et non la ségrégation. « Les importateurs sont parfaitement capables de tracer et de ségréger des graines de soja et des tourteaux non issus de la déforestation. Nous créerons des corridors, par exemple. Il n’y aura pas de manque de produits pour l’UE, mais cela coûte », résume Wei Peng, représentante du négoce Louis Dreyfus.
C’est d’ailleurs ce qu’ont connu les filières non OGM avec une prime qui a explosé depuis 18 mois et conduit certains acteurs historiques comme Carrefour, Terrena ou les Fermiers de Loué à revoir leur engagement de 25 ans face aux contraintes économiques.
L’UE n’a pas beaucoup de poids sur le marché
Le constat est simple : l’Union européenne n’a pas le poids suffisant pour imposer sa loi à tous les planteurs brésiliens, car elle représente moins de 15 % de leurs ventes. « Nous avons besoin d’une réglementation pour limiter la déforestation et, en même temps, améliorer les droits humains. Le risque est de voir la déforestation importée se porter très bien, car même si l’UE l’interdit, elle continuera puisque d’autres pays n’auront pas nos interdictions. L’objectif est bien d’amener tout le monde à arrêter la déforestation et la non-conversion des terres », souligne Hugo Byrnes, représentant du distributeur Ahold Delhaize. Les zones les plus à risque de déforestation doivent notamment être les plus aidées.
Entraîner le plus possible de planteurs
« Pour entraîner tout le monde dans la spirale vertueuse de la non-déforestation, il est plus efficace de privilégier le mass balance », résume Nicolas Coudry Mesny, acheteur Soal et président d’Eurofac, qui représente à la Fefac les trois syndicats français de la nutrition animale. Le mass balance (ou équilibre des masses) doit être borné avec les systèmes de contrôle et de traçabilité afin qu’il ne soit pas acheté plus de soja non déforestant qu’il n’en est produit, mais le surcoût pour l’ensemble des filières de production serait plus limité avec la certification possible de planteurs en plus grand nombre.
Yanne Boloh
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