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Cérèsia mise sur le désherbage mécanique robotisé

Au printemps dernier, le robot s’est entraîné sur des parcelles d’essais de betterave pour apprendre à identifier la culture et ses adventices via de multiples prises de vues.

Cérèsia a investi dans la start-up Cyclair pour adapter son robot de désherbage mécanique pour grandes cultures aux conditions pédoclimatiques et de production de ses adhérents.

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«Nos adhérents sont confrontés à un développement d’adventices résistantes aux herbicides, à une réduction des matières actives autorisées et à des coûts de désherbage en hausse », expose Caroline Jeanniot, directrice Performance et innovation chez Cérèsia. Pour répondre à ces problématiques, la coopérative, qui s’intéresse à la robotique depuis plusieurs années, est entrée au capital de Cyclair au printemps 2024 aux côtés de Centre Ouest céréales et d’autres actionnaires. Basée dans la Vienne, Cyclair développe un robot pour désherber mécaniquement des parcelles de grandes cultures entre les rangs et sur le rang. « C’était une opportunité pour proposer à nos adhérents une alternative à la chimie ayant une efficacité semblable tout en maîtrisant les coûts de désherbage. »

Caroline Jeanniot, directrice Performance et innovation chez Cérèsia. (© C. URVOY)

Présente au comité stratégique de Cyclair, Cérèsia participe à l’orientation stratégique de la start-up. « Notre objectif final est d’adapter le robot à nos conditions pédoclimatiques et à nos écartements de culture. » D’une largeur de trois mètres, le robot expérimental fonctionne déjà sur maïs et tournesol avec un écartement entre rangs de 60 centimètres et plus, habituel dans la Vienne, contre 45 cm en betterave et pour une partie des colzas sur la zone de Cérèsia.

Une phase d’apprentissage

Au printemps dernier, le robot s’est entraîné sur des parcelles de betterave sur la ferme expérimentale Terrasolis pour apprendre à identifier la culture et ses adventices via de multiples prises de vues. « Son fonctionnement est basé entre autres sur l’intelligence artificielle. » Cérèsia suit l’avancée des essais mais n’intervient pas sur le plan technique. Un opérateur a été recruté par Cyclair pour adapter le robot aux conditions de la zone de la coop. Les essais ayant pris un peu de retard en raison de la météo très pluvieuse, cette phase d’apprentissage est toujours en cours. Le désherbage mécanique sera testé au printemps 2025. « L’an prochain, les essais sur colza vont également démarrer. Par la suite, nous envisagerons certainement des essais sur céréales à paille. »

Un modèle commercial à déterminer

Quant au maïs et au tournesol, le prototype est opérationnel. « Nous attendons la sortie cet hiver de la version commerciale en six mètres de large qui permettra de travailler sur différents écartements (dont les 45 cm) pour valider que ça fonctionne bien chez nous. » Cérèsia proposera alors à ses adhérents, au printemps prochain, un service de désherbage mécanique comme aujourd’hui elle propose une solution chimique de désherbage. Le modèle commercial n’est pas encore arrêté, mais plusieurs schémas sont possibles. « Le robot pourra être acheté soit par l’agriculteur et supervisé par un opérateur (l’agriculteur formé ou bien Cérèsia), soit par une ETA ou Cérèsia qui proposera alors une prestation clé en main. Mais l’objectif final reste que le coût soit cohérent avec celui du désherbage chimique actuel. » Cérèsia espère pouvoir proposer cette même prestation pour la betterave en 2026.

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