BASF poursuit sa transformation
Pour assurer sa croissance, BASF France mise sur la coconstruction et l’innovation, en s’appuyant sur les biosolutions, le digital, les semences et la décarbonation.
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« Beaucoup de défis sont devant nous. Nous faisons face à une baisse des marges opérationnelles liée à une forte concurrence et à un contexte de marché difficile. En France, le secteur de la protection des plantes est en décroissance, une tendance qui se confirme en 2025 : -1 % cette année, soit un recul cumulé de 6 % depuis 2023 », a introduit Jean-Jacques Pons, directeur général de BASF France, lors de la conférence annuelle de l’agrofournisseur, jeudi 23 octobre.
+ 15 % de chiffre d’affaires d’ici 2030
Face à cette contraction structurelle du marché de la protection des plantes, BASF poursuit sa mutation stratégique. « La croissance du groupe se fera au travers de la transformation que nous mettons en œuvre, articulée autour de quatre axes : les biosolutions, le digital, les semences et la décarbonation », détaille le directeur. À l’horizon 2035, le groupe allemand prévoit une progression de 10 à 15 % de son chiffre d’affaires sur la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique).
Et pour accélérer cette transition, le groupe mise sur la collaboration. En 2022, l’entreprise comptait 22 partenaires externes, ils sont désormais 36, répartis autour de cinq thématiques : biocontrôle, climat, biodiversité, itinéraires agroécologiques et nouveaux modèles économiques.
Quatre fongicides à venir
Côté innovation, BASF continue d’étoffer son portefeuille. Le traitement de semences Intégrale Pro, produit de biocontrôle déjà homologué sur colza et lin, vient d’obtenir une extension sur tournesol. « Il est efficace sur les maladies de la fonte des semis, phoma et botrytis », précise Yves Magadur, directeur marketing.
Plusieurs solutions sont en attente d’homologation : l’herbicide céréales Luximo, déjà commercialisé au Royaume-Uni, ainsi qu’Axalion, un insecticide destiné à lutter contre les insectes piqueurs suceurs pour protéger les cultures de betterave, les fruits à pépins, le colza et la pomme de terre. « La molécule est en cours d’enregistrement au niveau européen, nous attendons les retours de l’Efsa », souligne Lucie Meyer, directrice innovation, durabilité et réputation.
Au total, BASF espère obtenir dès la prochaine campagne les homologations pour deux fongicides pour protéagineux, un fongicide pour les céréales et un autre destiné à la pomme de terre.
20 % de produits Easyconnect
En parallèle, la firme poursuit le déploiement de la technologie Easyconnect. Sur la campagne 2024-2025, des solutions comme Isard et Revystar XL ont été équipées de bouchons Easyconnect. Environ 20 % des produits phytosanitaires en formulation liquide de BASF conditionnés dans des bidons de 5 et 10 litres fabriqués en 2024 en sont équipés. Le déploiement se poursuivra durant la prochaine campagne avec l’équipement de nouvelles marques comme Stratos Ultra.
De nouvelles offres digitales
Enfin, le groupe renforce sa présence dans le numérique agricole. Après Xarvio Field Manager Grandes cultures, qui pilote déjà plus de 210 000 ha (dont 90 % en céréales), BASF lance Xarvio Field Manager Vigne, un outil d’aide à la décision destiné aux producteurs de vin et de raisin de table. BASF a également enrichi son outil Pratiqu’Eau Pratique d’un nouveau module dédié à l’érosion, apportant des conseils selon la sensibilité de la parcelle au ruissellement. « L’utilisation d’effaceurs de traces de roues installés derrière les semoirs, par exemple, permet de réduire le ruissellement jusqu’à 64 % », illustre Benjamin Gicquel, responsable du pôle agroécologie, stewardship et filières.
En parallèle, BASF travaille sur le lancement, en pilote, d’Ag Business, une offre déjà lancée dans d’autres pays et qui « répondra aux besoins des distributeurs », promet Loïc Maujean, directeur Xarvio Digital Farming France.
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