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Un Oleo100 bas GES pour Saipol

Devant l'usine Saipol du Mériot (Aube), mardi 13 mai, Mathieu Tschupp, président du groupe TCP, Jérôme Landréat, directeur de l'usine, et Bastien Le Bouhellec, directeur général d'Oleo100 depuis janvier 2025.

Après l’Oleo100, biocarburant B100 lancé en 2019, Saipol propose une nouvelle offre Oleo100 bas GES. Ce nouveau produit sera le premier commercialisé par le programme Empreinte by Saipol, dont les contours seront dévoilés début juillet.

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« En 2025, Oleo100 c’est plus de 1 500 clients, plus de 17 000 véhicules roulants et plus de 1 900 cuves », présente Bastien Le Bouhellec, directeur général d’Oleo100 depuis janvier. Ce biocarburant B100, marque de Saipol (filiale du groupe Avril), est constitué à 100 % d’ester de colza français provenant des usines du Mériot (Aube), de Grand-Couronne (Seine-Maritime), et de Bassens (Gironde).

Jusqu’à 80 % de GES en moins

Lancée en 2019, cette énergie 100 % renouvelable, au même coût que le gazole d’origine fossile, permet une réduction de 60 %, au minimum, des émissions de CO2 (du champ à la roue) et jusqu’à 80 % des émissions de particules, par rapport à un gazole d’origine fossile. Ceci est possible via le stockage du carbone dans le sol permis par des pratiques durables telles que la mise en place de couverts végétaux, le recours à des engrais organiques et la réduction du travail du sol.

L’usine du Mériot représente 60 % des volumes de colza transformés par Saipol pour produire de l’Oleo100. (© Saipol)

Début avril, une offre Oleo100 bas GES a également été lancée au Salon international du transport et de la logistique (SITL). Il garantit une réduction de 80 % des gaz à effet de serre grâce à une agriculture de régénération et à une hausse du stockage de carbone dans le sol. Son coût est supérieur de 0,12 €/l à celui du gazole d’origine fossile.

Empreinte by Saipol

Cela fait cinq ans que l’outil de traçabilité Oleoze permet de calculer les baisses d’émissions de CO2 grâce aux changements de pratiques et ainsi de rémunérer l’amont agricole. « Depuis 2020, plus de 900 000 t de colza et de tournesol ont été commercialisées avec un bonus GES moyen de 28 €/t, reversés aux organismes stockeurs, en supplément du prix des graines », précise Bastien Le Bouhellec.

En 2025, Saipol étend son savoir-faire développé avec les biocarburants à l’ensemble de ses produits issus des graines oléagineuses via le programme Empreinte by Saipol. L’objectif est de proposer une offre à de nouveaux secteurs en quête de solutions concrètes pour réduire notamment leur empreinte carbone. « Ce programme donne l’opportunité pour les OS de capter de la valeur ajoutée, à travers le bonus bas GES, sur tous les débouchés : B100, tourteaux, glycérine… » note Bastien Le Bouhellec.

Le premier produit commercialisé via Empreinte by Saipol est l’Oleo100 bas GES. « Aujourd’hui, nous sommes aux prémices de l’offre Bas GES. Nous produisons 95 % de B100 et 5 % de B100 bas GES. D’ici à 2030, l’idée serait de se rapprocher du ratio 80 % de B100 et 20 % de bas GES », relève le DG.

Colza local

L’usine du Mériot représente 60 % des volumes de colza transformés pour produire de l’Oleo100. « 940 000 t de colza, provenant d’une quinzaine d’OS situés à moins de 250 km, sont transformés au sein de l’usine, souligne Jérôme Landréat, directeur de l’usine du Mériot. Elles permettent de produire 510 000 t de tourteaux, 220 000 t de biodiesel (B7 et B100), 20 000 t de glycérine végétale (pour l’industrie cosmétique, chimie, pharmacie, alimentation…), 210 000 t d’huile brute et 3 000 t de lécithine de colza (ingrédient dans l’alimentation animale et humaine). »

Près de 1 Mt de colza, provenant d’une quinzaine d’OS situés à moins de 250 km, sont transformés au sein de l’usine du Mériot. (© Cédric HELSLY)

Flottes captives

Le B100 n’est homologué que pour les flottes captives de poids lourds. Son prix suit celui du gazole. Des cuves dédiées, de 12 à 50 m³, sont installées, mises en service et entretenues gratuitement par Oleo100 chez les transporteurs pendant toute la durée du contrat.

Mathieu Tschupp, président du Groupe TCP qui possède une flotte de 140 moteurs à Troyes, bénéficie de quatre cuves sur ces trois sites depuis 2020. « Nous avions une volonté de décarboner notre flotte et nous avons fait le choix du B100 car il permet une réduction de 60 % des GES sans concurrencer l’alimentation, puisqu’il est issu des coproduits de l’huile alimentaire. » Petit à petit, les véhicules sont renouvelés. Aujourd’hui, 60 % de la flotte du transporteur fonctionne exclusivement au B100. Depuis 2020, plus de 6 000 t de GES ont été économisées. « Même si le véhicule est un peu plus cher à l’achat, notre décarbonation permet d’accéder à certains clients qui cherchent également à décarboner leurs activités », souligne Mathieu Tschupp.

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