Bioéthanol : ajuster la production à la consommation
En constante augmentation, la consommation de bioéthanol dépasse la capacité de production nationale. Face à cet écart, la filière cherche à accroître son offre et est en attente de garanties réglementaires pour assurer son développement.
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En 2024, la consommation d’éthanol dans les carburants-essences a progressé de plus de 6 %, portée par une hausse de 7 % du marché des essences. « La consommation de bioéthanol est estimée à plus de 16 Mhl », a relayé Sylvain Demoures, secrétaire général de Bioéthanol France lors d’une conférence de presse de la Collective du bioéthanol, mardi 28 janvier, à Paris. Or, avec une production nationale de 11 Mhl, la demande dépasse largement l’offre française.
« L’opportunité qui est devant nous est d’ajuster la production à la demande, soutient Sylvain Demoures. Mais cela nécessite de la visibilité sur la définition des carburants “neutres en carbone” afin de donner des perspectives au monde agricole et d’encourager les investissements pour accroître les capacités de production. »
Une définition européenne en attente
En effet, l’avenir de la filière se joue à Bruxelles. Le 30 janvier, la présidente de la Commission européenne a lancé le « dialogue stratégique sur l’avenir de l’automobile », incluant la définition du carburant « neutre en carbone ». Car, selon le règlement CO2 des véhicules légers, à partir de 2035, seules les voitures neuves électriques ou utilisant un carburant neutre en carbone pourront être vendues.
« La Commission a fait une première proposition de la définition des carburants neutres en carbone et huit États membres, dont l’Italie, la Pologne, la Hongrie, la Roumanie et la Finlande, plaident en faveur des carburants de synthèse et des biocarburants. La France ne s’est pas encore prononcée, compte tenu du contexte politique », fait savoir Nicolas Kurtsoglou, responsable carburants chez Bioéthanol France.
Vers du Superéthanol 100 % renouvelable
En attendant, Bioéthanol France travaille sur des solutions, et plus particulièrement sur le Superéthanol (E85) neutre en carbone. « Il existe des coproduits de la production de carburant d’aviation durable comme le bionaphta, une essence renouvelable qui peut remplacer les 25 % d’essence fossile présente dans le Superéthanol, souligne Nicolas Kurtsoglou. Ça marche, nous l’avons démontré dans deux études, et cela permettrait de décarboner l’aviation encore plus vite et donc les deux industries en synergie. »
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