Gaïago accélère sur le carbone
Avec l’appui de résultats à trois ans dévoilés mercredi 11 juin, le modèle économique du programme carbone de Gaïago est présenté comme rentable pour les agriculteurs. Le fabricant de biostimulants vise 30 000 hectares supplémentaires d’ici la fin 2025.
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« Les résultats sont remarquables ! Ils font apparaître le stockage dans les sols de 3,1 tonnes équivalent CO2 par hectare et par an. Notre programme carbone a ainsi déjà permis de générer 48 000 tonnes de crédits carbone », s’est félicité Samuel Marquet, le cofondateur de Gaïago. Il s’exprimait, mercredi 11 juin, lors de la présentation des résultats à trois ans issus de la première promotion d’agriculteurs entrés dans le dispositif « Gaïago carbone ».
30 €/t de carbone
La tonne de carbone est valorisée par Gaïago pour les agriculteurs à 30 € sur les marchés volontaires de la compensation, et l’agriculteur est payé en fonction de ses analyses à trois et cinq ans. Ce niveau de prix du carbone assurerait globalement la pertinence du modèle économique pour les agriculteurs afin de financer la régénération de leurs sols. Sachant que le coût de l’abonnement est de 30 €/ha auquel il faut ajouter l’investissement dans le biostimulant dont le prix varie selon les distributeurs.
Convaincue de la pertinence de la solution comme outil de financement de la restauration des sols, la société ambitionne d’intégrer 30 000 nouveaux hectares et 500 nouvelles exploitations dans le programme d’ici fin 2025. En tout, 43 000 ha avaient déjà été contractés jusqu’ici auprès de 771 fermes dans huit pays différents et principalement en France.
« Plus de demandes que d’offres »
Le programme de Gaïago consiste à financer la revitalisation des sols par la valorisation sous forme de crédits carbone, de la matière organique nette stockée mesurée au champ. L’emploi annuel à 25 l/ha du biostimulant Nutrigeo du fabricant joue un rôle clé dans ce dispositif pour restaurer la fonction de stockage en plus de la fertilité globale. Des analyses de sol sont effectuées sur des points GPS précis des parcelles engagées à l’entrée, puis à trois ans et à cinq ans. Les crédits carbone sont générés en fonction des résultats des analyses avec une méthodologie propre labellisée par le système international de référence Gold standard.
La rémunération au 'réel' et non au forfait fait la grande originalité de ce système. « La qualité des crédits carbone que nous mettons sur le marché est excellente. Elle est reconnue par les clients. Nous avons plus de demandes que d’offres », constate Vanessa Pezet, la coordinatrice du programme.
Revitaliser les sols
La fonctionnalité première du biostimulant Nutrigeo n’est pas seulement liée au carbone, mais à la restauration de la fertilité globale des sols agricoles. « L’objectif numéro un du programme carbone reste d’ailleurs l’agronomie, insiste Samuel Marquet. Et nous accompagnons tous les ans les agriculteurs adhérents en ce sens. Il s’agit de retrouver de la fertilité dans les sols, et notamment dans les sols dégradés qui concernent 52 % des sols en Europe, selon la Commission européenne. Cela représente 81 millions d’hectares. Le marché de la revitalisation des sols est donc colossal. »
Une année clé
L’année 2025 marque de toute évidence une année décisive pour Gaïago. L’entreprise, contrainte de se refinancer en 2024, a intégré au capital le fonds Vol-V devenu majoritaire. Dans ce cadre, la société, qui s’est restructurée, s’est engagée à retrouver sa rentabilité économique pour la clôture du bilan en septembre 2026. Dans le même temps, le fabricant historique de biostimulants qui compte aujourd’hui près de 50 salariés s’est recentré stratégiquement sur son programme carbone. À date, « le démarrage de l’activité de 2025 est conforme au business plan », explique Samuel Marquet. Un directeur export est par ailleurs en cours de recrutement.
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