Cereapro opère un recentrage stratégique

Pour célébrer ses dix ans, Cereapro avait donné rendez-vous, mardi 16 décembre, au Champ du possible, à Châteaudun (Eure-et-Loir). « Là, où tout a démarré », se remémore Pierre-Antoine Foreau, cofondateur de l’entreprise avec Vincent Guilhem de Pothuau. Tous deux âgés désormais de 35 ans, les deux acolytes ont mis les petits plats dans les grands pour accueillir près de 300 agriculteurs, en leur proposant, autour d’un cocktail, des conférenciers et une rétrospective des évènements marquants du négoce en ligne.

De 0 à 500 000 t de collecte en dix ans

En 2016, pour sa première année d’activité, Biagri, plus connu sous le nom de ComparateurAgricole, enregistre une collecte de 8 500 t de céréales sur trois départements de la Beauce. La vente de blé sur internet n’est pas encore démocratisée. Comment s’assurer de la qualité des grains à distance ? Comment gérer la logistique départ ferme ? Le négoce, basé désormais à Chartres, et qui emploie aujourd’hui 26 personnes, a su relever ces défis. Pour la récolte 2025, il vise les 500 000 t de collecte.

Arrêt des phytos et semences

En 2018, les entrepreneurs ouvrent les ventes d’intrants (phytos, semences, engrais). Trois ans plus tard, ils vendent 80 000 t d’engrais et totalisent un chiffre d’affaires de 7 M€. C’est l’occasion de changer de nom pour devenir Cereapro.com. Néanmoins, le marché des semences et des phytos ne demande pas la même logistique que la collecte. De fait, les cofondateurs ont décidé de stopper cette activité.

« Il n’y a pas de gain de valeur. Alors, tout ce qui est sur palette, nous arrêtons. Nous continuons les pondéreux », explique Vincent Guilhem de Pothuau, qui écoulera les stocks courant 2026. Cereapro se recentre donc sur les engrais et la collecte, en proposant par exemple un contrat innovant, un prix moyen en direct ferme. Cereapro a annoncé un prix de 182 €/t en blé tendre, payé aux agriculteurs, pour la période octobre-décembre et un départ de Chartres (Eure-et-Loir).

En 2020, la start-up a fait ses preuves. Le groupe Scael entre au capital de la SAS Biagri, en tant qu’actionnaire majoritaire. Les deux entités restent indépendantes, mais ce rapprochement permet à Cereapro de se consolider financièrement et de proposer des prêts de trésorerie à ses clients. Aujourd’hui, même si Cereapro a trouvé son rythme de croisière, l’entreprise vise de nouveaux marchés, au-delà des frontières françaises.

Fini le binôme !

Mais ce développement se fera sans Pierre-Antoine Foreau. Le jeune père de famille a décidé de reprendre la ferme familiale au 1^er janvier 2026. C’est donc Vincent Guilhem de Pothuau qui devient directeur opérationnel. Encore une nouvelle page à écrire pour Cereapro !