TC de coop au féminin

Marnaise, fille d'agriculteurs et ingénieure diplômée de l’Esitpa, Hélène Bontemps, 37 ans, est entrée chez Vivescia comme technico-commerciale en 2009 après avoir été conseillère en grandes cultures en chambre d’agriculture. Si, dans cette structure, la féminisation des équipes terrain est opérée depuis longtemps, cela n’est pas le cas en coopérative. « En 2009, il y avait une seule femme TC qui, par la suite, est partie, se souvient Hélène Bontemps. Pendant une période, j’étais la seule. » Ce qui l’intéresse dans le poste, c’est d’aborder l’aspect économique et commercial en plus du conseil technique, de la formation et de l’animation qu’elle gérait déjà en chambre d’agriculture. « Être TC me permettait également de suivre les adhérents sur le long terme. »

Aujourd’hui, Hélène Bontemps suit 110 agriculteurs. « En tant que TC, nous sommes la porte d'entrée de la coopérative pour chaque adhérent et son interlocuteur privilégié. Je les accompagne au quotidien au niveau agronomique, environnemental, réglementaire, économique. TC chez Vivescia, c’est également fidéliser nos adhérents et développer les parts de marché de la coopérative. »

Pour remplir au mieux toutes ces missions, la qualité première est d’avoir un bon relationnel : être à l’écoute, être capable d’empathie, avoir envie de partager des idées. Il faut ensuite être très organisée. « Il y a 10 ans, chaque campagne commerciale se déroulait sur une période donnée. Aujourd'hui, nous parlons de tous les sujets tout le temps. Il faut donc avoir un bon tableau de bord pour chaque agriculteur pour savoir où il en est dans ses appros ou sa collecte pour ne rien rater ! » Troisième qualité : savoir travailler transversalement avec le chef de silo, les magasiniers et les services supports.

« Je peux apporter plus de psychologie, d'empathie »

Des qualités loin d'effrayer Hélène Bontemps, pourtant au départ, elle a dû faire ses preuves face à ses collègues hommes et aux agriculteurs. « Il y avait très peu d'agricultrices et, en zone de grandes cultures, les femmes des exploitants travaillaient à l'extérieur. Il y avait donc beaucoup d'a priori face à une femme TC. Il m'a fallu une campagne pour prouver que je pouvais être aussi compétente qu’un homme. Depuis, ça se passe très bien. » En treize ans, les choses ont également évolué sur le terrain et au sein de la coopérative. « Un changement de génération s’est opéré dans les exploitations. Les agriculteurs n’ont plus la même mentalité et les agricultrices sont plus nombreuses, presque une par village. Sur un peu plus de 80 TC, nous sommes également une dizaine de femmes. »

Et c’est plutôt positif ! « En tant que femme, je peux apporter plus de pédagogie, de psychologie, d'empathie. Le fait de devoir gérer plusieurs vies – j'ai deux enfants – comme beaucoup de femmes, m’oblige à imaginer en permanence des solutions pour résoudre chaque problème. Donc je suis un peu plus créative et imaginative que mes collègues hommes et, de plus, très organisée. » Sur le terrain, Hélène Bontemps constate aussi qu’avoir une agricultrice dans un groupe d'agriculteurs apaise également les relations. « Il y a plus de concertation, de discussion, moins de combats de coq ! »