Rendre les assemblées de section plus attractives
Obligation statutaire pour bon nombre d’entre elles, les assemblées de section des coopératives doivent redevenir un outil de communication et de dialogue dans des situations de turbulences comme en 2022. Un changement de cap s’opère.
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Les assemblées de sections ne sont pas des réunions comme les autres. Elles sont un acte fort de gouvernance coopérative. Elles ont été trop souvent une pâle copie de l’assemblée générale, qui elle, par contre, était utilisée comme un outil institutionnel privilégié. Appréhender la coopérative de façon intimiste, écouter et répondre au questionnement sur les territoires, expliquer et convaincre sur les résultats de l’entreprise et des filiales, présenter les projets d’avenir, favoriser un dialogue rare entre adhérents et le président/directeur et faire la fête, ne doivent pas être que des mots. 2022 marque une prise de conscience, avec un défi de taille : réussir à mobiliser les adhérents.
1 Redonner du sens au mot adhérent
Cette année, Noriap a beaucoup investi dans ces réunions de terrain. « Il fallait revenir au fondamental, souligne son nouveau président David Saelens. Dans le mot adhérent, il y a “adhérer”, c’est ce que nous avons fait cette année, en investissant sur ces rencontres plutôt qu’en une assemblée générale prestigieuse à Amiens. Des réunions voulues très pédagogiques et transparentes où l’on a pris le temps de dialoguer avec les agriculteurs. »
Même stratégie chez Euralis, au printemps 2023, les adhérents ont eu une parole active. « Pour la première fois, ce moment d’intimité, pour sentir les humeurs et convaincre, est organisé en une journée, avec le matin le statutaire, puis un repas convivial, et l’après-midi un débat avec un thème personnalisé par région », précise Jean-Baptiste Cazalé, président d’une des régions.
2 Agir en amont
Probablement à cause du contexte économique et géopolitique, d’un individualisme opportuniste en progression, le modèle coopératif se sent en danger. Il doit répondre à une demande de considération plus exigeante des adhérents. Redonner aux conseils de régions une légitimité en les impliquant dans l’organisation de ces réunions et demain dans la vie commerciale, est une voie choisie. « L’avenir passe par une régionalisation plus forte, affirme Damien François, directeur général de Noriap. Les conseils de régions doivent monter en formation. Il faudra inventer une organisation de mobilisation locale dont les assemblées seront le point d’orgue. L’information vers l’adhérent ne doit pas se faire seulement une fois par an mais bien pendant toute l’année. »
Pendant des décennies, le message unilatéral a été trop descendant du siège vers l’adhérent. De longues journées qui mobilisaient l’ensemble des élus et des cadres des coopératives, représentant un investissement humain et financier. L’implication en amont des régions va redonner du tonus. « Ces réunions annuelles locales sont une occasion unique dans l’année de rendre compte du passé et de construire ensemble des actions pour le futur », précise Jean-Philippe Kerr, directeur général d’Unéal.
3 Concentrer les réunions
Chez Arterris, le modèle a été entièrement repensé. Les 11 assemblées ont été regroupées en 5 Agrivox, de toutes nouvelles assemblées de section regroupant les territoires, sur un même site. Chaque adhérent a pu s’exprimer, échanger et bien sûr voter pour ses représentants à l’assemblée générale. Trois temps pour ces journées : explication des résultats économiques et perspectives ; les problématiques territoriales avec dialogue avec des représentants du conseil d’administration et des opérationnels du Comex ; une thématique sur le réchauffement climatique local avec la présence d’experts reconnus. « À travers ce nouveau modèle, l’agriculteur est à l’honneur. Il s’agit de favoriser la proximité et l’échange dans une ambiance conviviale, invitant les adhérents à renouer avec la vie démocratique de leur coopérative », affirme Jean-François Naudi, président d’Arterris.
4 Réinventer le modèle
Certaines coopératives comme Maïsadour ont été plus loin en organisant des journées en deux temps forts : une matinée réservée aux adhérents avec le bilan et les perspectives, suivie d'un large temps consacré aux échanges. Puis, pour la première fois, une après-midi ouverte aux non-adhérents, durant laquelle des experts Maïsadour sont intervenus sur cinq thématiques au cœur de l’actualité 2022-2023 : produire bas carbone, la structuration du conseil en protection des cultures, l’agriculture de précision, la gestion de la traçabilité et les opportunités de diversification en élevage.
5 Convivialité et professionnalisme
Ces rendez-vous sont l’un des seuls moments de l’année pour la coopérative où elle peut créer une complicité, un moment de fête avec la base. Les produits du terroir ont été à l’honneur en 2022. « Nous avons voulu valoriser nos adhérents et leurs produits avec un repas préparé par un chef étoilé, à base de produits locaux », explique Nathalie Ternois, directrice agriculture de Noriap.
Une réunion réussie, c’est aussi une réunion ludique où chacun se sent bien. Respecter les délais et avoir une qualité de son et d’image irréprochable est incontournable. Rien ne sert de recevoir dans un lieu prestigieux, si pendant 3 à 4 heures l’adhérent est mal assis et l’audition et la visualisation des présentations se révèlent difficiles. La réception est un métier, il ne faut pas hésiter à faire appel à des professionnels.
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