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VU AU JAPON Vilmorin-Mikado, le Japon comme tête de pont

Le site de Toke, construit en 2009, abrite le siège social de Vilmorin-Mikado au Japon ainsi qu'une usine de tri et de conditionnement.

Entré dans le giron de Limagrain en 2007, le semencier japonais Mikado Kyowa s’est ensuite renforcé en formant Vilmorin-Mikado en 2016 avec Vilmorin. Avec un centre de recherche, une station de sélection et une unité de tri et de conditionnement, le Japon constitue un marché très spécifique et une position stratégique pour l’Asie.

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Le Japon est le deuxième marché asiatique pour les semences potagères après la Chine. La grande diversité des demandes sur ce marché le rend particulièrement intéressant comme point de départ afin de proposer des semences aux autres marchés asiatiques, voire plus lointains. C’est le double intérêt de Vilmorin-Mikado, société franco-japonaise qui possède deux sièges sociaux, l’un au pays du Soleil-Levant et l’autre dans l’Hexagone. « La courge Kabocha est un bon exemple, car pour assurer l’approvisionnement toute l’année, comme le veulent les consommateurs japonais, elle est produite non seulement au Japon mais aussi au Mexique et en Nouvelle-Zélande à partir de nos semences », illustre Rodolphe Thiébaut, directeur Asie de Vilmorin-Mikado.

Des origines lointaines

La présence de l’entreprise au Japon remonte à la fondation de la société de semences japonaise Koshibé en 1850 avant qu’elle n’absorbe Kyowa puis qu’elle rejoigne Vilmorin au sein de Limagrain en 2007. La création de la société commune Vilmorin-Mikado date de 2016, Vilmorin appartenant à Limagrain depuis 1975.

« Les relations entre Vilmorin et Mikado sont très anciennes puisque le premier contrat entre les deux familles fondatrices date de 1903. L’un des héritiers de la famille Vilmorin est même né au Japon », sourit Madoka Koshibe, président de Vilmorin-Mikado au Japon. « Le rapprochement entre les deux entités repose sur une longue histoire de confiance puis de partenariat », poursuit-il. La collaboration a démarré avec la carotte par le croisement des variétés japonaises et françaises. « Puis nous avons eu de plus en plus de partenariats avant de rejoindre définitivement Limagrain. »

Madoka Koshibe, président de Vilmorin-Mikado au Japon, et Rodolphe Thiébaut, directeur Asie. (© S. DELHAYE-BOLOH)

Un dispositif en triangle

Au Japon, le dispositif compte trois sites principaux dont les localisations, à environ 1 heure de route les unes des autres, dessinent un triangle dans la même préfecture de Chiba, à l’est de la baie de Tokyo. Le siège social de Toke, construit en 2009, gère le Japon et l’Asie, et dispose d’une usine qui réalise le tri des semences (nettoyage, calibrage, séchage par vapeur sèche, notamment pour le Japon où la réglementation l’impose pour lutter contre les pathogènes) et le conditionnement, mais également les tests de qualité. « Avec une équipe de neuf personnes, nous assurons le contrôle de la germination et de la qualité sanitaire de chaque lot à chaque étape. Les tests sur la pureté génétique sont sous-traités à l’extérieur », résume Yoko Terakura, directrice du département qualité. Le centre de recherche d’Otaki (16 ha, dont 3,2 ha de serres) est l’un des trois centres de recherche de l’entreprise avec ceux de La Ménitré (Maine-et-Loire) et de La Costière (Gard). La station de sélection de Sodegaura (6 ha) est, quant à elle, l’une des sept du même type que possède le groupe au niveau mondial. « Les deux sites n’ont pas le même sol, celui de Sodegaura est plus sableux et donc idéal pour les carottes, quand Otaki est isolée et plus adaptée à la recherche sur les tomates », détaille Rodolphe Thiébaut.

A Toke, le tri des semences se fait par nettoyage, calibrage voire séchage par vapeur sèche pour les semences destinées au marché japonais. (© S. DELHAYE-BOLOH)

Un réseau de distributeurs locaux

La distribution nipponne s’effectue soit en direct pour les plus gros maraîchers ou les transformateurs, par exemple sur l’île d’Hokkaido, soit plus généralement via un réseau de distributeurs locaux et, bien sûr, JA, le conglomérat des coopératives qui domine l’agriculture japonaise. « Nous sommes en cours de réorganisation de notre force commerciale pour répondre au développement des grands comptes », ajoute Rodolphe Thiébaut. Le packaging évolue également pour plus de lisibilité, la marque Mikado remplaçant Mikado Kyowa pour le Japon et les marchés asiatiques, la marque Vilmorin étant davantage tournée vers l’export.

Vilmorin-Mikado se concentre sur six programmes de sélection au Japon, dont un dédié à la tomate, avec une grande diversité. (© S. DELHAYE-BOLOH)

Vilmorin Mikado se concentre sur six programmes de recherche au Japon : la courge Kabocha, le chou, la tomate et le melon japonais à Otaki, la carotte et la ciboule à Sodegaura. « Notre premier point fort, ce sont les carottes, qu’elles soient destinées au marché du frais ou transformées en jus », explique Yufen Che, responsable des programmes de sélection. « Les tomates représentent aussi un beau programme avec une très grande diversité, détaille Takashi Fujii, sélectionneur pour cette espèce. Le marché japonais aime les variétés de petite taille bien rondes et les tomates roses alors que la Corée apprécie des tomates plus allongées. Quant à la Chine, elle recherche plutôt des tomates à haut rendement et à chair très ferme. »

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