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L’agriculture en ligne de mire

Quentin Radulphe est commercial et coordinateur marché services chez Lepicard agriculture. Un poste qui convient parfaitement à ce compétiteur-né, champion de ball-trap.

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«Dans une parcelle de blé, je suis heureux », confie tout sourire Quentin Radulphe. Ce choix de carrière n’était pourtant pas une évidence pour ce jeune Normand non issu du milieu agricole. Adolescent, il se rêvait plutôt marin pêcheur comme son oncle. Mais un drame familial en mer l’en dissuadera.

Ayant un intérêt pour le machinisme agricole et ne souhaitant pas « travailler dans un bureau », il décide de suivre un bac pro en agriculture. Une révélation. « La production végétale m’a finalement plus tapé dans l’œil que le matériel », raconte-t-il. Il poursuit alors ses études avec un BTS APV puis une licence pro.

En septembre 2023, Quentin découvre Lepicard agriculture via un ami qui y travaille. L’entreprise cherche à renforcer son équipe Services. « J’ai foncé, c’était à 5 minutes de chez moi. » Ses missions ? « Accompagner les agriculteurs dans la réalisation de documents réglementaires : plan de fumure, cahier d’épandage, etc. »

Si cette partie réglementaire est « essentielle », lui préfère la technique. Lorsque la direction lui propose de devenir commercial à mi-temps, il n’hésite pas une seconde. « La partie commerciale découle du conseil : les agriculteurs ont un problème technique et je leur propose des solutions adaptées. » Quentin a désormais un portefeuille d’une soixantaine de clients réguliers, mais le gros de son travail consiste à en prospecter de nouveaux. « Lepicard est peu présent au nord et à l’ouest de Caen. 80 % de mon activité est dédiée aux visites de nouvelles fermes. »

Un défi que ce champion de ball-trap relève avec plaisir. « Le haut niveau, c’est de la rigueur et du mental. » Cet esprit de compétition est un atout pour son activité. La première fois que Quentin part tirer, il a 8 ans, dans les traces de son père, ancien vice-champion d’Europe dans les années 1990. « Ma toute première série, je casse 19 plateaux sur 25 », se remémore-t-il. Une performance hors du commun qui lui vaut d’être repéré par Didier Tollemer, l’un des meilleurs tireurs français. Ce dernier deviendra son entraîneur au ball-trap club des Patrinotes, à Frénouville (Calvados), pendant dix ans.

Quentin débute la compétition à 12 ans et évolue en équipe de France de 14 à 16 ans. Après une pause pour ses études, il reprend la compétition il y a un an et « récupère son niveau en quelques mois ». Sa discipline ? La fosse universelle. « Elle comporte 5 lanceurs qui distribuent des plateaux selon des trajectoires différentes et en suivant un schéma précis. » Une pratique qui l’occupe jusqu’à 24 heures par semaine en période de préparation. « J’y passe mon temps libre et mes congés. »

Après un score exceptionnel au championnat de France de ball-trap (196/200) cette année, Quentin finit 6e. Il décroche ensuite la 3e place en équipe aux championnats du monde dans sa catégorie et termine 49e sur 673 au classement général. En décembre, retour à l’entraînement avec l’ajout d’une discipline, la fosse olympique, qui comporte « trois fois plus de lanceurs et d’incertitude ». En vue ? Les mondiaux 2025 à Rome et, pourquoi pas, les JO en 2028 ! Marie Hilary

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