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Le Naca face à la tempête des marchés

« Nous n’avons pas trop eu de sang sur les murs. Les OS ont bien géré, sans spéculation », s’est félicité Simon Aimar (à dr.), directeur du Naca, au côté d’Antoine Pissier, président de la FNA, le 2 septembre à Blois. Ensemble, ils ont détaillé les outils pour accompagner les négoces face à la volatilité des marchés. © A. RICHARD

Lors de son congrès, le 2 septembre à Blois, l’équipe du Naca a dressé un tableau plutôt noir de la situation, avec une absence totale de repères sur les marchés. Électricité, engrais, céréales… Comment accompagner au mieux les agriculteurs ?

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« Une nouvelle ère commence. Il faut apprendre à passer du petit bassin au grand bain. Nous savons nager, mais nous sommes perdus », résume Antoine Pissier, président de la FNA, la Fédération du négoce agricole, à Blois, le 2 septembre. Lors de son 37e congrès qui a accueilli plus de 300 personnes, l’équipe du Naca (Négoce agricole Centre-Atlantique) est revenue sur la situation des marchés agricoles (céréales, engrais, énergie), extrêmement volatiles depuis quelques mois.

Plus de 300 personnes ont participé au 37e congrès du Naca. © A. RICHARD

Prise de décision et action sont difficiles

« La perte de repères est énorme : les prix du blé font +/ 10 €/t chaque jour, nous n’avons pas d’infos sur les autres cultures ou sur l’engrais. La logistique est quasiment absente et l’électricité atteint des sommets. Il y a trop d’inconnus dans l’équation ! », ajoute Antoine Pissier, qui est aussi négociant en Loir-et-Cher, le local de l’étape. Ces évolutions entraînent une nouvelle relation avec les agriculteurs, qui ne comprennent pas bien la volatilité et attendent que le prix monte. « La prise de décision et l’action sont très difficiles », souligne le président.

Des diagnostics énergie

Dans ce monde complètement déstabilisé, comment accompagner les négociants et leurs clients agriculteurs ? C’est le défi du Naca qui compte jouer pleinement son rôle. Simon Aimar, directeur du Naca, tente d’être rassurant. « Le signal positif, c’est que nous avons des outils à disposition. »

Face à l’augmentation de l’énergie, le syndicat a amplifié les achats groupés entre négoces d’électricité et de gaz. Il en existe aujourd’hui plusieurs dizaines avec des stratégies différentes. Il propose également un audit énergétique sur les économies d’énergie, avec son partenaire Strat-énergie, et incite à la production d’énergie renouvelable (photovoltaïque, biogaz…).

Marché à terme et bonnes pratiques

Côté marché à terme, la FNA a mis en place une charte de bonnes pratiques, notamment pour rassurer les banques. « Il y a un vrai besoin en fonds de roulement. Nous avons expliqué aux banquiers que c’était normal », ajoute Antoine Pissier. Le président milite pour inventer de nouveaux mécanismes afin de fluidifier le commerce des marchandises.

En dehors de ces démarches conjoncturelles, le Naca va continuer de travailler sur la nouvelle Pac, le bas carbone et la qualité de l’eau. Un partenariat avec l’agence de l’eau Adour-Garonne est en cours. Il pourrait être dupliqué à l’agence Loire-Bretagne.

Des effectifs stables

Malgré cette tempête, les effectifs du Naca semblent résister. Le nombre d’adhérents est plus ou moins stable, à 110 entreprises, après la fusion de deux établissements Landreau, basés en Charente-Maritime. « Nous n’avons pas trop eu de sang sur les murs. Les OS ont bien géré, sans spéculation, indique le directeur Simon Aimar. Les deux prochaines campagnes devraient être encore agitées, mais avec le recul, on saura mieux faire. » En région Centre-Val de Loire, les céréaliers s’en sortent mieux que sur les territoires d’élevage.

Aude Richard

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