Pour ne pas gâcher l'été du responsable de silo Bien accueillir les saisonniers à la collecte

Qu'il soit intérimaire ou en contrat à durée déterminée, le plus souvent étudiant à la recherche d'un job d'été, l'arrivée d'un personnel temporaire dans les silos ne doit pas se faire à la légère. D'autant plus que les organismes collecteurs doivent faire face à une pénurie certaine de main-d'oeuvre passagère et que les enfants d'agriculteurs ne suffisent plus à combler ces besoins.

Pour qu'une saison d'embauche de ces salariés se passe au mieux, les organismes stockeurs (OS) devront donc s'y prendre tôt. L'évaluation des besoins en main-d'oeuvre saisonnière et le tour des responsables de sites peuvent ainsi se faire dès le mois de février. En fonction des remontées de chacun, le nombre de saisonniers nécessaires est arrêté et le recrutement peut être lancé.

Pour cela, les OS doivent s'appuyer sur les agriculteurs qui restent un excellent relais d'information. Les affichettes dans les dépôts et l'ensemble des sites de la coop ou du négociant (tels que les libres-services agricoles) sont un bon moyen de faire connaître ces besoins de recrues estivales. Ces postes souffrent, en effet, d'une mauvaise image ou tout simplement d'une méconnaissance totale et sont peu convoités par les jeunes en recherche de travail d'été. Les établissements d'enseignement agricole peuvent aussi être une porte d'entrée supplémentaire à la diffusion des annonces.

Anticipez le recrutement dès février

Une fois les recrues choisies, il est nécessaire de préparer leur arrivée à l'avance. Si leur nombre est important, l'organisation d'une réunion d'accueil quelques jours avant leur embauche peut, par exemple, permettre de leur apporter en groupe toutes les informations sur l'entreprise et son organisation. Il aura fallu pour cela, préalablement, questionner les saisonniers et obtenir de leur part des données très utiles, comme leurs tailles et pointures pour la remise de vêtements de travail et de protection individuelle le jour de la réunion d'accueil.

C'est aussi lors de cette réunion que sont programmées les visites médicales obligatoires avant toute embauche, même saisonnière. Ces bilans de santé conditionnent de plus l'aptitude à la conduite d'engins. Selon les besoins des sites, une formation interne à la conduite devra en effet être programmée au début de la période de travail.

Une réunion avant l'embauche

Lors de la réunion d'accueil, il est vivement conseillé de convier tous les responsables concernés par l'embauche de ces employés temporaires, ainsi que la médecine du travail et un représentant de la Direction régionale du travail. Cette réunion peut en effet être le moment de transmettre à l'ensemble des futurs saisonniers les messages obligatoires sur leur sécurité, avec des supports et la remise de documents qui permettront de justifier de cette formation (lire encadré). A défaut d'une formation renforcée à la sécurité, et en cas d'accident de travail d'un saisonnier, l'employeur est présumé auteur d'une faute inexcusable. Il peut alors se retrouver devant un tribunal et le payer très cher. En plus de la sécurité, les saisonniers peuvent aussi être sensibilisés dès cette réunion à d'autres aspects de leurs futures tâches, comme la gestion du stress des agriculteurs venus apporter leur moisson.

Le tour du site et des messages à répéter

Par ailleurs, l'employeur ne doit pas oublier de contacter les services de la Direction régionale du travail pour demander des dérogations à la durée légale du temps de travail. En effet, le travail des saisonniers à la collecte dépassant très souvent les 8 h/j et les 35 h/semaine, il est possible de demander l'autorisation d'employer ces salariés jusqu'à 12 h/j et 48 h/semaine sur une période maximale de 4 à 5 semaines. Cette demande doit se faire pour l'ensemble de l'entreprise, mais on doit prévoir une démarche pour chaque département où sont présents ces sites de collecte.

La dernière phase d'accueil du saisonnier a enfin lieu le jour de son arrivée. Mieux vaut programmer celle-ci avant la pleine activité et prendre du temps pour lui présenter les installations et les taches à effectuer. Surtout, réitérer sur le site les messages sécuritaires : risques des différentes taches, lieux interdits d'accès, pièges à éviter etc.

Laurent Caillaud