Login

Capel réduit son empreinte carbone

Présentation maquette de l'unité de méthanisation, dans laquelle 11 M€ sont investis, et qui devrait traiter 50 000 t de déchets par an.C. DZIEGIEL/GROUPE CAPEL

Le groupe lotois a bâti un projet de territoire autour d'un outil de méthanisation sur son site de Gramat, dont toutes les productions seront utilisées localement.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Le groupe Capel bâtit, sur son site de Gramat (Lot), une unité de méthanisation capable de traiter 50 000 t de déchets par an. Le projet, dans lequel 11 M€ sont investis, est porté par la SAS BioQuercy, détenue à 64 % par l'entreprise agenaise Fonroche, spécialiste des énergies renouvelables qui construit le dispositif et le gérera, à 34 % par Capel et à 2 % par une SAS d'agriculteurs désireux de participer.

« Les éleveurs sont très demandeurs, car la méthanisation des effluents est l'un des moyens de se débarrasser d'éventuels virus pathogènes, explique Eric Simon, directeur du développement chez Capel. Le méthaniseur devrait démarrer à l'automne et monter en puissance pendant trois mois. Il traitera 25 000 t de lisier et 25 000 t de coproduits alimentaires issus de nos trois abattoirs et de notre usine de transformation de canards gras, La Quercynoise, installée sur le même site, mais aussi de l'abattoir ovin Destrel de Gramat et d'entreprises locales. Une grosse partie du gisement proviendra d'un rayon de 20 km et Capel assurera 75 % des apports. » L'unité de méthanisation produira du biogaz qui alimentera un moteur de cogénération. Celui-ci émettra 10 000 MWh électriques, équivalant à la consommation de 3 660 foyers, qui partiront dans le réseau ERDF, et 8 300 MWh thermiques. Ces derniers serviront en partie à l'autoconsommation du méthaniseur, pour chauffer le digesteur et assurer l'hygiénisation des intrants en les portant à 70 °C pendant une heure. Mais ils apporteront aussi de l'eau chaude à l'abattoir pour plumer les volailles et de la vapeur pour stériliser les conserves. « Nous avons pris le parti de scinder en deux l'utilisation de cette chaleur, afin de coller aux besoins de la Quercynoise, précise Eric Simon. Ce projet va nous permettre de faire baisser de 70 % la facture énergétique de l'usine, en économisant 520 t de propane par an. »

Plan d'épandage centralisé

C'est Fonroche qui exploitera le méthaniseur. Un contrat de quinze ans a été signé et le business plan prévoit que le projet sera rentable au bout de huit ans. Trente éleveurs-gaveurs de palmipèdes gras partenaires, dont l'exploitation est située dans un rayon de 20 km, fourniront le lisier et recevront en échange 25 000 t de digestat obtenu par méthanisation, qui seront épandues dans leurs champs. 20 000 t supplémentaires iront amender 4 500 ha de terres agricoles, chez soixante-douze autres agriculteurs adhérents de Capel et Fermes de Figeac, autre coop lotoise. C'est la Cuma Lot Environnement qui assurera l'épandage, selon un plan centralisé, géré par la Capel. Au total, ce projet permettra d'économiser 8 000 t d'équivalent CO2 par an, et plus précisément 1 030 t d'engrais chimiques ou 12 000 td'amendements organiques.

Florence Jacquemoud

« Ce projet va nous permettre de faire baisser de 70 % la facture énergétique de l'usine (Quercynoise) », avance Eric Simon, directeur du développement, chez Capel.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement