Cap Seine accompagne les projets de méthanisation
La coopérative a investi avec Ikos Environnement dans une unité de méthanisation et conseille les adhérents tentés par un investissement.
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«Les agriculteurs vont souvent visiter des unités de méthanisation en Allemagne ou aux Pays-Bas. Notre objectif est d'acquérir un savoir-faire local et de le mettre à la disposition de nos adhérents », explique Guy Dubois, responsable qualité, marketing et innovation de Cap Seine. La réflexion remonte à 2005 au sein de la commission bio-énergie de la coopérative. Celle-ci s'intéresse alors aux énergies nouvelles et explore différentes pistes. « La méthanisation est apparue comme la préoccupation la plus proche de notre métier », ajoute Guy Dubois.
Création de Capik, filiale commune
Au même moment, Ikos Environnement, une société régionale de traitement des déchets, cherche également une solution de valorisation qui puisse intéresser le public. Les deux entreprises décident de créer une filiale commune Capik, détenue à 60 % par Ikos Environnement et 40 % par Cap Seine, et d'investir dans une unité de méthanisation. Le projet s'insère dans le pôle d'excellence rurale du Pays de Bray, en Seine-Maritime. Mis en service au début de l'année 2011, le méthaniseur permet de traiter 20 000 t par an de déchets organiques. L'électricité produite est vendue à Verdesis, filiale d'EDF Energies nouvelles. Le captage et le lavage de l'air de séchage permettent d'obtenir 1 300 m3 de sulfate d'ammoniac. La chaleur de cogénération est également utilisée pour déshydrater les digestats liquides, permettant ainsi d'obtenir plus de 600 t de granulés organiques utilisables comme fertilisant.
« Pour être vendu tel quel, ce produit doit être homologué par le ministère de l'Agriculture. Il n'y a aucun antécédent pour les digestats de méthanisation », rappelle Noëlle Léonard de Juvigny, chargée des projets de méthanisation, chez Cap Seine, depuis septembre dernier. La jeune ingénieur assure le suivi du méthaniseur de Capik et l'accompagnement des agriculteurs tentés par un tel investissement. « Outre des réunions d'information, nous proposons une étude de préfaisabilité afin de vérifier la cohérence du projet et sa réalisation technique. Nous rédigeons le cahier des charges destiné aux constructeurs et bureaux d'études. Puis, nous analysons les offres. »
Un guichet unique pour promouvoir la filière
Parallèlement, Cap Seine a mis en place un méthaniseur pilote dans son laboratoire Proxilabo, à Rouen. « Ce modèle réduit permet de mieux connaître le process de fermentation, le digestat de sortie, et de tester de nouveaux déchets », ajoute Noëlle Léonard de Juvigny.
Cet accompagnement se fait en partenariat avec l'association Nov&atech, le cluster normand dédié aux valorisations innovantes de la biomasse. Le 18 septembre 2012, Nov&atech, la chambre d'agriculture de la Seine-Maritime, les CER France de l'Eure et de la Seine-Maritime, et Cap Seine ont signé une convention de partenariat pour accompagner la création et le développement d'une filière de méthanisation en Haute-Normandie. Nov&atech est désormais l'interlocuteur unique pour accompagner la création et le développement de cette filière. Un point infos conseils a été mis en place à Rouen pour les porteurs de projets. La région compte déjà neuf unités en fonctionnement et plus d'une douzaine sont prévues, industrielles ou agricoles.
Jean-Claude Ballandonne
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