Ceremis informatise la transmission d'ordres sur le Matif
L'union de coops utilise une technique réactive de transmission d'ordres, mise en place avec Inter-courtage, pour les ventes à prix ferme indexé sur le marché à terme.
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Une alerte sonore et visuelle retentit dans la salle de courtage du cabinet Inter-courtage situé à Dunkerque (Nord). Elle provient de l'ordinateur de Rémi Paccou, négociateur sur le marché à terme. Il est 10 h pile. Le serveur FTP de la société reçoit les premiers ordres de Ceremis de la journée. Depuis mars 2011, l'organe de mise en marché de l'intégralité de la collecte de quatre coopératives (Agora, Cerena, Sana Terra, Unéal) et Inter-courtage, ont développé conjointement une passerelle innovante d'échange de fichiers informatiques standardisés contenant les ordres à exécuter.
Finies, les resaisies !
« A l'été 2010, au moment de la sécheresse extrême en Russie, se souvient Guillaume Van de Velde, directeur opérationnel de Ceremis, nous avons atteint la limite matérielle pour passer des ordres. » « Quand il y avait de gros mouvements de marché, c'était fastidieux », renchérit Rémi Paccou. En effet, dans les coopératives adhérentes de Ceremis, chaque responsable commercial de coop transfère à Ceremis les ordres à transmettre sur le marché à terme pour se couvrir, en s'appuyant sur un contrat à prime physique préalablement réalisé. Ceremis, mobilisait une personne pour observer à longueur de journée les prix objectifs des agriculteurs et passer les ordres. « On ne peut pas dire que cette tâche soit très épanouissante pour un trader, un assistant commercial ou même un stagiaire, poursuit Rémi Paccou. Et vu la quantité d'ordres à transmettre, personne n'était à l'abri d'oublier une ligne ou de faire des erreurs de saisie. » Du coup, Ceremis, Inter-courtage et leurs prestataires informatiques se sont mis autour de la table pour trouver une solution satisfaisante sur les plans sécuritaire et réglementaire. L'union de commercialisation et le cabinet de courtage se sont partagés les coûts de développement.
10 à 30 % du volume
« Toutes les heures de 10 h à 18 h, on reçoit une liste d'ordres exportés de l'extranet de Ceremis et regroupés dans un fichier déposé sur un serveur FTP », détaille Rémi Paccou, qui, avant d'intégrer d'un clic le contenu de ce fichier sur la plate-forme de négociation de Nyse Liffe, traque d'éventuelles aberrations à l'aide de contrôles visuels, filtres et alertes. « Il était primordial de conserver un contrôle humain », ajoute-t-il. Ensuite, tous les quarts d'heure, un système confirme automatiquement la liste des ordres exécutés dans l'extranet de Ceremis. Bref, « on est passé d'un ordre oral et reconfirmé oralement à un échange d'ordres informatiques ». Mais ce biais informatique ne concerne au final que 10 à 30 % du volume traité par l'union de commercialisation, c'est-à-dire les ventes de blé et de colza réalisées à prix ferme indexé sur le Matif. Avec deux types d'ordre : des ordres à tout prix et des ordres à prix objectif. Les options, elles, sont gérées en interne chez Ceremis. Pour les agriculteurs qui choisissent de fixer leurs ventes par le prix de campagne, Ceremis travaille de manière traditionnelle avec différents courtiers dont Inter-courtage. « Cette nouvelle technique représente donc une part assez faible de notre volume, mais c'était une partie lourde à gérer avec de nombreuses "lignes" d'ordres correspondant à des petits lots, informe Guillaume Van de Velde. Pour ces ordres-là, nous ne faisons qu'exécuter les ordres des coopératives sociétaires sans optimiser les ventes. C'est une règle qui a été établie dans notre politique de gestion du risque. Notre analyse de marché, nous la mettons plutôt au profit des ventes en prix de campagne et des couvertures physiques. »
Renaud Fourreaux
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