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Arterris parie sur l'innovation

La SAS Arterris Innovation, récemment créée par Arterris, identifi e la R & D comme un secteur d'activité à part entière, au sein du groupe coopératif.

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Arterris n'en est pas à ses premiers travaux de R & D, mais le groupe coopératif veut aujourd'hui que cette activité soit bien identifiée et totalement transparente pour ses administrateurs et ses adhérents. «La création de la SAS permet de savoir précisément à combien se monte l'allocation de ressources votée par le conseil d'administration, ce que coûtent les travaux de recherche, ce qu'ils rapportent en royalties et quels sont les revenus des fermes expérimentales et les financements externes», explique Guillaume Duboin, directeur général adjoint, en charge d'Arterris Innovation. Le budget de fonctionnement de la SAS, pour sa première année, est de 1,13 M€, 710 000 € proviennent de facturations, de royalties et de subventions, et 420 000 € de l'autofinancement alloué par la coopérative.

Le tournesol prometteur

En chimie du végétal, Arterris est porteuse du programme Oléovision, qui a débouché sur la mise au point de deux qualités commerciales de graines. Oléis, tournesol possédant une teneur en acide oléique d'au moins 90 %, devrait être cultivé sur 1 000 à 1 500 ha cette année. Linoleis, tournesol linoléique tardif, à cycle court, contient au moins 70 % d'acide linoléique et sera cultivé sur 700 à 1 000 ha. «Nous avons testé ces produits pendant deux ans, poursuit Guillaume Duboin. Les résultats sont prometteurs et vont permettre de diversifier notre portefeuille de clients en alimentaire (margarine), comme en non alimentaire (lubrifiant, résine, peinture). Une première transformation est assurée par GHM (Grandes huileries Médiaco), dont Arterris est actionnaire, et nous avons déjà des clients demandeurs. Notre objectif à cinq ans est de consacrer 50 à 100 % de nos surfaces en tournesol à ces deux qualités. »

Intrants alternatifs

Arterris a également participé au prédéveloppement agricole du biofertilisant Solactiv Baia, mis au point par Agronutrition. Celui-ci est fabriqué à partir de bactéries fixatrices d'azote, issues du sol à fertiliser, et multipliées dans les laboratoires d'Agronutrition. Il suffit ensuite de le pulvériser ou de l'incorporer au sol, pour observer un effet azote dans les deux mois. Actuellement proposé aux communes pour leurs terrains de sport, ce procédé est en test depuis 2010 sur une vingtaine d'exploitations adhérentes d'Arterris. Les résultats seront analysés en juillet.Cette solution intéressante, vu le prix de l'azote, permettra de subir moins fortement la hausse du coût des engrais. Arterris produit aussi le Stifenia, un stimulateur de défenses naturelles contre l'oïdium, mis au point par la société Soft et fabriqué à partir de fenugrec. La coop attend, par ailleurs, l'homologation d'un adjuvant phytosanitaire à base de tournesol oléique, utilisé pour le désherbage, déjà commercialisé en Allemagne et en Angleterre, et tout juste homologué en Belgique. Elle travaille sur un dossier «farine» porté par la Toulousaine des farines et participe au programme de recherche Phytomarc, sur l'utilisation de produits issus de la vitiviniculture comme alternatives aux pesticides.

Projets de méthanisation

Enfin, Arterris a en cours deux projets de sites de méthanisation, à Lasbordes (Aude) et Montech (Tarn-et-Garonne), qui entrent en phase d'instruction. Deux filiales ont été créées pour ces réalisations: Valterris avec la société Valorem, dans l'Aude, Ferterris avec Fertigaz, en Tarn-et-Garonne. Ces partenaires apporteront leurs compétences techniques, assureront le suivi des outils et commercialiseront le gaz. Arterris fournira la matière première et valorisera le digestat sous forme de fertilisant. Ces outils devraient être opérationnels en 2014. Arterris compte bâtir cinq à dix méthaniseurs d'ici à 2022.

Florence Jacquemoud

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