Gérer les captages d'eau potable
Sèvre et Belle, coopérative des Deux-Sèvres, a 70 % de son territoire répertorié en bassins versants. Bilan de cinq ans de mobilisation et de concertation.
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Depuis cinq ans, la coopérative Sèvre et Belle (Deux-Sèvres) s'est engagée dans une démarche de bassins versants qui peu à peu a englobé une grande partie de sa zone de chalandise, avec pour priorité la gestion de l'azote pour une meilleure protection de l'eau potable. " L'idéal est de ne pas subir la situation et de savoir travailler en collaboration avec les animateurs de bassin, la région, les agences de l'eau, les chambres d'agriculture, souligne Simon Juchault, responsable technique de la coopérative. D'autant plus qu'en tant que distributeur agricole, nous sommes considérés comme juge et partie par rapport à nos métiers de vente et de conseil. "
A ce jour, la coopérative de la région niortaise a 70 % de sa zone de chalandise sur cinq bassins versants. Ceux-ci appartiennent à la liste prioritaire établie, suite au Grenelle, et qui regroupe plus de 500 captages les plus menacés par les pollutions diffuses et à protéger d'ici à 2012. Dispositions prises suite aux remontrances de la Commission de Bruxelles envers la France pour sa qualité de l'eau. L'approche plutôt directive des premiers débuts avec l'animateur de bassin détaché sur le département, fait place désormais à un meilleur esprit de concertation, primordial lors des différentes étapes.
1. DIAGNOSTIC DES EXPLOITATIONS
En amont de toute action, l'analyse hydrologique permet de définir des gradients de sensibilité sur des bassins pouvant couvrir de 15 000 à 50 000 ha et comporter plusieurs points de captage (rivière ou nappe souterraine). Par ailleurs, chaque exploitation agricole de la zone concernée fait l'objet d'un diagnostic de son siège et de son parcellaire établi par un cabinet d'études.
2. PLAN D'ACTIONS AGRICOLES
C'est sur l'étape suivante des actions à mener qu'est sollicitée la coopérative. Si la problématique azote est prioritaire (des pics de teneurs en nitrates peuvent être observés à 6570 mg/l), les phytosanitaires font aussi l'objet d'un suivi. Chaque bassin peut avoir sa problématique. " Ainsi, sur l'un d'eux, où l'épandage d'effluents d'élevage est pratiqué à l'automne, nous étudions le compostage (qui est moins minéralisable) et la méthanisation ", développe Simon Juchault. Les réunions de concertation se déroulent d'abord en comité restreint (chambre d'agriculture, animateur de bassin, distributeurs agricoles), puis sont élargies aux agriculteurs concernés et aux agences de l'eau. Des agriculteurs qui voient plutôt les bassins versants comme une source de progrès pour leur exploitation.
3. MISE EN OeUVRE TERRAIN
Pesée du colza, analyse des reliquats azotés, pesée des épandeurs de fumier avec mise à disposition de ponts bascules et conseils techniques avec utilisation d'OAD. Autant d'actions terrain auxquelles participe Sèvre et Belle. Des plates-formes d'essais de Cipan (cultures intermédiaires pièges à nitrates) sont réalisées en collaboration avec d'autres opérateurs. " Pour évaluer l'évolution des pratiques des agriculteurs, nous travaillons avec l'outil Epiclès ", précise Simon Juchault. Le discours des technico-commerciaux est le même que l'adhérent soit en bassin versant ou pas, avec pour leitmotiv, une meilleure gestion de l'azote et des produits phytos et l'appui de logiciels de traçabilité du conseil et d'enregistrement des pratiques phytos.
Hélène Laurandel
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