Baisser les risques professionnels
Euralis enregistrait trop d'accidents du travail au niveau de son pôle alimentaire, malgré l'attention portée au sujet. La remise à plat a porté ses fruits.
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Deux sites du pôle alimentaire d'Euralis avaient une sinistralité bien au-dessus des seuils acceptables. La politique mise en place a permis de renverser cette tendance. A telle enseigne que le groupe coopératif a reçu le Prix entreprise 2010 décerné par la fondation Isica, qui récompense depuis 2006, les initiatives de protection sociale du secteur de l'alimentaire.
L'opération a été lancée par Isabelle Gayas Turon, responsable sécurité et environnement, courant 2009. Son attention avait été attirée par les conserveries de Brive (Corrèze) et de Sarlat (Dordogne) qui comptaient respectivement 100 et 300 salariés, avec un tiers de moins de 40 ans et environ 60 % de femmes.
AMÉNAGEMENTS DANS L'USINE
Les accidents étaient majoritairement liés à des glissades de plain-pied ou à des opérations de manutention. Les sols ont été refaits avec un revêtement antidérapant pendant la pause d'été (investissement de 50 000 €). Dix postes à Brive et sept à Sarlat ont été équipés en engageurs pneumatiques ou table élévatrices (150 000 €) sans interruption de l'activité pour limiter les opérations de manutention et la pénibilité. Ce type d'aménagement a été réalisé pour accueillir des travailleurs handicapés et faire passer leur taux de 3 à 6 % fin 2009. La gestion des flux et la circulation ont aussi été revues, des consignes d'entretien des sites ont été données.
INFORMATIONS ET FORMATIONS
Mais surtout les salariés ont été sensibilisés, notamment par des campagnes d'affichage, et formés par des organismes extérieurs. Des comités de sécurité mensuels (CHSCT, responsable du site, 2 managers de production, responsable maintenance et opérateurs qui changent tous les mois) et des inspections trimestrielles évitent que l'attention se relâche. Par ailleurs, au département sécurité et environnement, une longue liste a été établie de risques potentiels cotés de 0 à 12. Lorsqu'ils arrivent au niveau 4, une action est mise en place et court pendant six mois pour déterminer comment elle évolue. " C'est un outil de management qui vit et bouge, on vient le renseigner tous les jours et l'enrichir ", commente Isabelle Gayas Turon. Un correspondant a été nommé sur chaque site pour faire l'analyse des accidents et des risques. Equipiers de première intervention et sauveteurs secouristes du travail ont augmenté. Les sauveteurs sont passés de 1 à 3 pour 20 à Brive et de 1 à 2, à Sarlat. Les équipiers de première intervention ont vu leur taux progresser de 10 à 27 % à Brive et 10 à 15 % à Sarlat. " Nous allons continuer avec de nouvelles progressions, notre objectif est d'avoir 100 % des salariés formés d'ici trois ans ", précise Isabelle Gayas Turon.
DES SALARIÉS PLUS IMPLIQUÉS
Les salaries sont aussi impliques. Chaque fois qu'un accident se produit, il est analyse a chaud et a froid par le manager du site, les opérateurs sur chaîne, le comite de sécurité et le CHSCT pour en supprimer la cause. Les salaries sont aussi invites a s'exprimer. Il leur est demande de soumettre les idées qu'ils ont en matière d'amélioration de la sécurité. Ces propositions sont examinées tous les mois au sein du comite de sécurité.
Claude Mandraut
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