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VU À L'ÉTRANGER Souffet fait germer le potentiel ukrainien

Les terres noires très fertiles d'Ukraine sont le terrain de développement de trois filiales du négociant de l'Aube depuis cinq ans, notamment en appro-collecte.

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Le négoce Soufflet est présent en Ukraine dans l'appro-collecte (Soufflet Agro Ukraine, depuis 2007), la malterie (Slavuta Malt House, depuis 2004) et le trading (New World Grain, depuis 2007) et ce n'est pas par hasard. 40 % des terres sont des tchernozioms, avec un fort taux d'humus et une bonne rétention en eau qui permettent d'atteindre 75 q/ha en blé et 35 q/ha en colza. Pour profiter de ce potentiel, « nous proposons aux agriculteurs un service global, explique Pierre Cothenet, directeur de Soufflet Agro Ukraine, qui comprend la fourniture des semences et des phytos, le suivi de l'itinéraire technique et la collecte ».

Des intrants préfinancés

330 agriculteurs, sur une superficie moyenne de 2 000 ha, ont été sélectionnés par Soufflet selon leur équipement et leur capacité d' investissement. « Nous leur fournissons les semences d'orge de brasserie, de colza, de maïs et tournesol que nous commençons à produire cette année, précise le directeur. Pour les phytos, nous développons notre activité avec BASF, Syngenta et Bayer. » Les intrants sont préfinancés par Soufflet qui propose des prêts au taux de 5 à 10 % aux agriculteurs (à comparer aux taux ukrainiens d'environ 35 %, crise oblige). « Notre meilleure assurance pour le remboursement reste le grain que nous collectons jusqu'à 150 km autour de nos quatre silos d'une capacité totale de 260 000 t, multipliée par deux en faisant deux tournées. » 90 % de cette collecte sont revendues en Ukraine dont toute l'orge de brasserie (220 000 t) pour la malterie Soufflet à Slavuta. Cette malterie possède aujourd'hui 30 % des parts de marché en Ukraine. Un développement réussi grâce à la capacité de production de malt qui est passée de 80 000 t/an en 2004 à 170 000 t après les investissements de 2007-2008.

175 % des besoins sous contrat

« Notre problème en Ukraine, c'est la fiabilité de la relation contractuelle, regrette Dominique Dupont, manager régional de la malterie. Il y a deux ans, nous avons mis sous contrat 175 % des besoins (220 000 t d'orge) pour assurer l'approvisionnement. Pour fidéliser les agriculteurs, nous payons sous sept à huit jours contrairement aux locaux qui sont moins réactifs. Et dès que la récolte est réalisée, nous la stockons de suite, précise Dominique Dupont. Un gage de qualité dans un pays où la traçabilité, le contrôle de la qualité et la conservation des grains ne sont quasiment pas garantis. » Pour compléter le tableau, la filiale ukrainienne de Soufflet dans le trading international est associée à 50/50 avec l'australien ABB Grain dans New World Grain depuis 2007. Les céréales collectées auprès de producteurs et traders locaux sont commercialisées sur le marché international (90 %) et domestique (10 %). NWG a traité 800 000 t de céréales en 2008-2009, ce qui le place dans les dix premiers exportateurs ukrainiens. Pour 2009-2010, le trading se fixe l'objectif minimum de traiter 1 Mt et recherche activement des opportunités de silos intérieurs et portuaires. Actuellement, il stocke dans les silos de Soufflet Agro mais aussi dans une soixantaine de silos en contrat.

Florence Mélix

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