Du compost sous contrat pour relever la matière organique
La coopérative de Creully a passé un contrat avec Veolia pour approvisionner ses adhérents en compost issu des déchets verts.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
D'un côté des agriculteurs qui souhaitent enrichir leurs sols en matière organique. De l'autre, Veolia qui recherche un débouché pour le compost issu du traitement des déchets verts. Entre les deux, la coopérative de Creully (Calvados) assure le relais depuis 2008. " Notre objectif est de répondre aux besoins des agriculteurs qui n'ont pas d'élevage, donc pas de fumier ", précise Yves Julien, le président de la coop. Les déchets verts proviennent des communes de l'ouest du Calvados. " Par délégation de service public, ces collectivités nous ont confié le traitement de ces déchets. Le compostage est réalisé sur trois plates-formes, dont deux sont dédiées à la coopérative ", explique Emmanuel Pankar, directeur opérationnel pour la Normandie, chez Veolia. Ces deux sites, proches de Creully, produisent respectivement 3 500 t et 2 500 t par an de compost. Le troisième, plus éloigné, traite 12 000 t dont 4 000 t sont attribuées à la coop. Celle-ci écoule donc annuellement 10 000 t de compost achetées à Veolia et revendues aux agriculteurs. " Mais le frein au développement reste le coût de transport ", ajoute Yves Julien.
ANALYSES COMPLÈTES
Les analyses révèlent une teneur moyenne, en pourcentage du produit brut (60 % de matière sèche minimum) de 1,6 % d'azote, 0,8 % de phosphore, 1,2 % de potassium, 4,5 % de calcium et 0,4 % de magnésium. La teneur en matière organique est de 32 %. " Nous réalisons une analyse complète par lot de commercialisation, soit 800 t, rappelle Emmanuel Pankar. En plus des paramètres agronomiques, nous détectons les métaux lourds, les polluants organiques, les matières inertes comme les plastiques ou les cailloux, ainsi que les germes pathogènes tels que les salmonelles et les listerias. " Les résultats obtenus sont comparés à la norme NFU 44-0.51 qui est celle du compost végétal issu de déchets verts.
DIAGNOSTIC AGRONOMIQUE
" Notre offre d'amendement organique s'inscrit dans le cadre du diagnostic agronomique réalisé par nos techniciens et du plan de fertilisation de l'agriculteur ", précise Stéphane Carel, le directeur de la coopérative. Les analyses montrent que 10 t de compost permettent d'apporter 160 unités d'azote, 80 unités de phosphore et 120 unités de potassium. La dose habituellement conseillée est de 10 à 12 t par hectare en entretien et 15 à 20 t en redressement. " Ce compost est utilisé sur colza, maïs et un peu sur betteraves, ajoute Stéphane Carel. De plus, nous mettons des petites quantités à la disposition du grand public dans nos magasins. "
VENDU RENDU RACINE
Après l'achat auprès de Veolia, la coopérative vend le compost " rendu racine " en assurant le transport et l'épandage. " Nous avons une convention avec un entrepreneur de travaux agricoles qui assure le transport depuis la plate-forme jusqu'en bout de champ, explique Stéphane Carel. Puis un autre entrepreneur assure l'épandage. " Pour Sébastien Debieu, qui réalise cette seconde prestation, " il faut opérer sans vent afin d'avoir une répartition homogène du produit et s'adapter à la densité qui peut varier d'une plate-forme à l'autre. Le débit du chantier avec un télescopique et un épandeur est en moyenne de 30 t/heure. "
Jean-Claude Ballandonne
Pour accéder à l'ensembles nos offres :