Agridis-Holdis aux couleurs européennes
Avec la nouvelle société Euro-A-Pro, le groupe de négoces Agridis assoit sa présence dans divers pays européens, afin de s'assurer un accès privilégié au marché phytos.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« Notre prochaine étape est l'Angleterre. Cinq structures privées anglaises sont venues frapper à notre porte », avance Jean-Guy Lelu, directeur général de la nouvelle entité à envergure européenne, Euro-A-Pro, créée à parité par Holdis et le grossiste allemand en agrofourniture, BSL (du groupe coopératif Hage Kiel). Holding financière du réseau national de négoces Agridis, Holdis a initialisé ce projet il y a quatre ans. Il a abouti, en juillet dernier, avec la naissance d'EuroA-Pro (Euro Agro Project) qui regroupe Agridis Benelux et Agridis Nederland et est basée au siège de Fossé (Loir-et-Cher).
Un pied en Pologne
Par ce rapprochement, le groupe de Fossé prend pied en Pologne via la filiale polonaise de Hage. Il a une ouverture sur le Danemark et la Scandinavie par les actionnaires DLG (Danemark) et Lantmännen (Scandinavie-Suède) du groupe allemand. Il se renforce aussi aux Pays-Bas avec la filiale Profyto Holland. Agridis-Holdis se positionne ainsi plus solidement sur le marché européen, notamment en phytos avec près de 14 % de parts de marché. A l'avenir, il vise le marché danois et scandinave. « Nous voulons être plus qu'une simple centrale d'achat. Nous souhaitons offrir à nos adhérents la possibilité de se démarquer sur leur zone d'activité en ayant des exclusivités voire des produits à notre propre marque, détaille Jean-Guy Lelu. Pour cela, il faut un certain volume. » L'animation de ce réseau européen est confiée à Fabien Goepfert qui exerçait auparavant chez Agronutrition en Pologne. Dans le secteur des engrais, Euro-A-Pro représente une plate-forme de 3,5 Mt de produits, y compris les Danois et Scandinaves. Les achats sont confiés au responsable engrais de BSL.
Un potentiel de 3,1 Mha
En semences, le potentiel a été estimé en 2009 à 850 000 doses commerciales en maïs (dont 510 000 en France), 65 000 en colza (dont 55 000 en Allemagne) et 15 000 en tournesol.
Globalement, les surfaces que couvre ce nouveau consortium se montent à plus de 1,6 Mha en céréales, 666 000 ha en maïs, 373 000 ha en colza, 141 000 ha en betterave sucrière et 130 000 ha en vigne, pour citer les plus importantes. Le potentiel total dépasse les 3,1 Mha.
Par cet investissement, Agridis-Holdis veut devenir partie prenante d'un réseau de distribution européen. « Nous voulons ainsi pouvoir mieux acheter, amener une offre différenciée pour fidéliser les agriculteurs et mieux valoriser nos métiers. Le risque de voir le conseil séparé de la vente existe toujours », commente Jean-Guy Lelu. Et ce dernier ne souhaite pas devenir un logisticien comme en Allemagne. « Mais dans ce pays, la configuration pourrait changer. Une discussion est engagée sur le fait que les distributeurs agricoles reprennent à leur actif la prescription au lieu de la laisser entre les mains des fournisseurs. Et on voit bien au Danemark que la séparation du conseil et de la vente ne satisfait pas tout le monde. » Jean-Guy Lelu cherche à anticiper l'évolution annoncée de l'homologation européenne et la venue de nouveaux acteurs sur le marché des phytos, à l'image des firmes chinoises. « Nous serons là avec notre force de distribution à l'échelle de l'Europe. » Après les phytos et les engrais, des synergies vont être développées sur les semences et les divers. Puis, ultérieurement, des complémentarités vont être étudiées sur les métiers de la collecte notamment. « Les négoces hollandais développent nombre d'idées en matière de synergie. Pourquoi pas nous ? » L'approche par les services sera abordée dans une prochaine étape. Une data base a été mise sur pied et permet déjà de ramener les volumes à la matière active.
Hélène Laurandel
Pour accéder à l'ensembles nos offres :