Automatiser intégralement le poste de réception au silo

«Notre processus n'existe nulle part ailleurs dans le monde », s'enorgueillit Alain Pionneau, directeur du Grenier du Roy, un GIE constitué par une douzaine de coops et négoces et matérialisé par un silo de 75 000 t situé à Châteaubernard (Charente). En se dotant du logiciel Gestar, de Chopin technologies, le Grenier du Roy s'est muni d'un procédé novateur de prélèvement et d'analyses des grains à la réception qui permet de limiter au maximum la main d'oeuvre nécessaire au contrôle des lots réceptionnés. En le couplant à une logistique et à une manutention modernisée, le silo a pu automatiser entièrement son poste de réception, construit dans un bâtiment plus fonctionnel. Par la même occasion, les problèmes de sécurité des chauffeurs, du personnel et des installations, de traçabilité des produits et de circulation des camions ont été résolus. Le tout pour une enveloppe globale (hors construction du poste de réception) d'environ 200 000 €.

1. DEUX MINUTES MAXI AU POSTE

Avec la normalisation du processus, l'opérateur n'a plus qu'un rôle confortable d'observation et d'échange avec le chauffeur. Il lui revient juste d'identifier la catégorie et le poids du véhicule, de valider différentes étapes par un simple clic sur un clavier et de démarrer la prise d'échantillon, qui dure environ deux minutes. Cette opération, auparavant manuelle, pouvait faire douter de la précision des contrôles dans la fosse de réception.

2. UNE INSTALLATION SOUPLE

« Le système est conçu pour qu'en période de collecte, n'importe quel opérateur puisse réceptionner les livreurs », indique Alain Pionneau.

Après la prise d'échantillon, le camion quitte le pont-bascule et son contenu est analysé en deux minutes, afin d'orienter le classement et le stockage des grains. Le système Gestar, en centralisant les résultats, confirme l'orientation des grains vers l'une ou l'autre des fosses. « Mais à tout moment, le personnel peut aussi reprendre la main, pour une orientation plus fine des grains, par exemple. On aurait aussi pu automatiser encore plus, mais en perdant la dimension humaine », poursuit-il. Au cours de ce processus, un badge est généré pour identifier le chargement.

3. UN BADGE POUR CIRCULER SUR LE SITE

Ce badge permet l'accès des chauffeurs à une borne d'attente des résultats de l'agréage (communiqués par un écran), puis à la fosse de réception. Seules l'insertion du badge et sa validation au niveau de la borne de contrôle autorisent le déchargement.

En cas d'accès refuse, le chauffeur peut communiquer avec le poste de réception au niveau de la borne. Enfin, lorsque le camion est décharge, le livreur retourne au poste de réception pour la deuxième pesée. Il insère le badge et se voit remettre son bon de sortie par la borne, l'operateur pouvant ainsi être absent a cette étape. Une copie de ce bon s'imprime, dans l'attente d'un archivage numérique d'ici quelques mois. Enfin, le fichier est envoyé en format pdf par mail la nuit a l'OS livreur.

Renaud Fourreaux