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VU À L'ÉTRANGER Amrit Feed formule à la carte

Le dirigeant Rajhen Agarwwal devant la presse.« Je rédige la fiche de formulation avec le client. »Y. BOLOH

Installé au nord-est de Delhi, le fabricant d'aliments du bétail familial, Amrit Feed, assure la qualité et la diversité avec un process discontinu de technologie indienne.

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Créée en 1988 par le père de Rajhen Agarwwal, à l'origine ingénieur dans le textile, Amrit Feed s'est installée en 2009 dans son usine actuelle de Gurgaon, à proximité de Delhi. Avec une production sous sa marque Ambar de 15 t par jour, exclusivement en sacs, l'entreprise livre les élevages en direct avec des formules généralement spécifiques. « Nous produisons pour toutes les espèces : les races de ruminants, les porcs à partir du porcelet en passant par le second âge et l'engraissement, les lapins, la volaille. Ici, par exemple, la dinde marche fort », explique Rajhen Agarwwal.

Fiers de livrer French Farm

« Nous sommes particulièrement fiers de livrer French Farm, l'exploitation bio très diversifiée de Roger Langbour qui livre en viande de volaille et de porc et en produits transformés les ambassades et les grands hôtels. Il est très exigeant sur la qualité, et cela soutient notre démarche », souligne le dirigeant. Amrit Feed intervient également dans la revente de matières premières, d'additifs et de minéraux.

« En 2003, la grippe aviaire a fait beaucoup de dégâts dans les élevages et dans toute la filière, sans compter les difficultés à obtenir des crédits. La production indienne d'aliments pour animaux, qui avait beaucoup progressé dans les années quatre-vingt-dix, a connu alors un coup d'arrêt et la reprise a été très lente. Puis des gros intervenants comme Cargill ou Japfa se sont installés ce qui a encore modifié le secteur avec la progression de l'intégration en volailles, notamment. »

La production porcine reste très traditionnelle avec peu de recours aux aliments composés et des flambées régulières de fièvre porcine. La production laitière est encore peu organisée et le potentiel des animaux n'est pas totalement exploité, même si certaines fermes sont très pointues et « très exigeantes sur les caractéristiques en protéines et en énergie de l'aliment », note Rajhen Agarwwal. « Chez Amrit Feed, nous produisons peu d'aliments pour chevaux qui sont généralement importés. Nous sommes d'ailleurs à la recherche de contacts pour proposer des aliments haut de gamme sur notre marché. » L'approvisionnement en matières premières ne pose pas de grosse difficulté : l'Inde est autosuffisante en maïs, en coproduits du riz et en soja notamment. A noter, cependant, quelques difficultés en soja au début de 2014. Lancée il y a une vingtaine d'année sous l'influence de l'American Soybean Association, qui a convaincu les éleveurs indiens de ruminants et de volailles d'avoir recours au soja comme protéine majoritaire, la production indienne a en effet été très sollicitée sur le marché international pour alimenter les segments non OGM. « Cela a tendu nos achats », confirme le dirigeant.

Soja, maïs et riz à sa porte

« Dans tous les cas, je rédige la fiche de formulation avec le client avant de la donner à la fabrication, poursuit-il. Notre vétérinaire consultant nous incite à réduire l'incorporation d'antibiotiques dans les aliments et à introduire des solutions comme les levures et les enzymes ou bien, encore, les liants de mycotoxines. Au superviseur de valider la disponibilité des matières premières sachant que nous utilisons principalement de l'avoine, du soja, de l'orge, du maïs et des coproduits du riz, des coproduits du maïs, des farines de poisson indiennes de qualité supérieure. Nous utilisons aussi des huiles de soja produites en Inde, de maïs ou de riz de qualité alimentation humaine et de la mélasse pour limiter les freintes. » De fait, si l'entreprise connaît rarement des problèmes de disponibilité, la variabilité des prix est très importante. Du point de vue qualitatif, Amrit Feed travaille avec deux laboratoires extérieurs (SHRI Ram Test House et Delhi Test House) sachant que les lots de matières premières sont acceptés après contrôle visuel et que les contrôles sont trimestriels.

Yanne Boloh

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