Booster le rendement de la luzerne
APM, Capdéa, Luzeal, Sun Déshy activent un plan d'actions pour relever les rendements de la luzerne trop hétérogènes et en recul depuis quelques années.
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« Nous observons parfois plus de 4 tonnes de matière sèche par hectare (t MS/ha) d'écart sur une même commune et le rendement moyen a tendance à régresser, avec 11 t MS/ha en 2014 contre 12 t MS/ha en 2008 », constatent les dirigeants d'APM, Capdéa, Luzeal, Sun Déshy, qui totalisent 93 % des surfaces régionales (47 300 ha). En cause, un relâchement dans la maîtrise technique, selon les enquêtes culturales. « Certains agriculteurs atteignent des rendements de 14 t MS/ha, note Claude Panet, président du Cera (comité exécutif recherche agronomique) de Coop de France Déshydratation. Il est donc possible d'améliorer les rendements. » Fortes de ce constat, les quatre coopératives champardennaises ont décidé de réagir avec des objectifs propres à chacune : atteindre 15 t/ha pour APM, gagner 1 t MS/ha pour Luzeal et Sun Déshy, faire remonter les parcelles inférieures à 9 t MS/ha pour Capdéa.
1. S'INVESTIR DANS LE CONSEIL TECHNIQUE
Pour y parvenir, APM a créé un service agronomique en embauchant une technicienne chargée du suivi technique, de l'expérimentation et de l'animation. Sun Déshy a recruté un ingénieur agricole pour le soutien agronomique aux adhérents et intégré le Cera de Coop de France. Luzeal a préféré établir une collaboration, en détachant un cadre à mi-temps, avec les services techniques des coops céréalières et des chambres d'agriculture concernées par la luzerne. Un pool technique et économique a été créé en avril 2014 pour une vulgarisation commune. Chez Capdéa, les parcelles affichant un rendement inférieur à 9 t MS/ha ont été identifiées et la coop collabore aussi avec les OPA pour diffuser les prescriptions agronomiques de Coop de France. APM et Luzéal ont démarré des essais en juillet 2014.
2. DOPER LA RELATION COOP-ADHÉRENTS
Il faut ensuite s'assurer de la mise en pratique des références techniques. APM a donc nommé cinq référents, chargés des rencontres annuelles avec les adhérents pour faire le point sur la relation coop-adhérents et sur leurs besoins en informations agronomiques ou administratives. Sun Déshy a aussi mis sur pied des rendez-vous annuels individualisés et une permanence agronomique par téléphone. Luzeal renforce le rôle relationnel des chefs de plaine en les équipant notamment d'un outil informatique en réseau pour réaliser des bilans in situ. Une démarche de progrès (Opti'Luz) a été lancée et va se déployer en 2015. Chez Capdéa, où un poste de responsable relations-adhérents a été créé, les producteurs ayant des rendements inférieurs à 9 t MS/ha seront rencontrés au premier trimestre 2015. Objectif : établir un diagnostic spécifique et formuler des conseils d'itinéraires culturaux.
3. SE COMPARER AUX AUTRES EN LIGNE
Enfin, pour aider les quatre coops, l'enquête culturale papier de Coop de France Déshydratation réalisée tous les deux ans a été remplacée en 2014 par une enquête en ligne avec une présentation des résultats très pédagogique (Agroluz+) qui permet à chaque producteur de se comparer aux autres. Après le succès de la première année, elle a été relancée fin janvier. Coop de France souhaiterait passer à un rythme annuel pour analyser les pratiques du plus grand nombre, et accompagner ainsi les moins performants.
Chantal Urvoy
APM et Luzeal ont mis en place des essais en juillet dernier.
C. URVOY
L'enquête culturale en ligne permet à chaque producteur de se comparer aux autres.
C. URVOY
La relation coop-adhérents est renforcée par des rendez-vous individuels annuels. Ici, Béatrice Moreau et Edouard Jannot responsable relations adhérents, chez Sun Déshy.
C. URVOY
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