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Valoriser l'énergie des déchets

Adossé au site d'enfouissement, le site historique de la Codema fonctionne au biogaz. C'est de là que sont sortis, en avril 1998, les premiers granulés de luzerne séchée.A. MABIRE

Codema, coop de déshydratation de la Mayenne, valorise l'énergie produite par des déchets ménagers. En quinze ans, son activité est passée de 7 000 à 27 000 t.

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Située à la sortie nord de Laval, à Changé, la Codema jouxte un site d'enfouissement. « Depuis la création de la coop en 1998, nos installations ont toujours fonctionné à partir de l'énergie produite par la fermentation de déchets ménagers, témoigne Christophe Segretain, directeur de la Codema. C'est le résultat d'un accord passé entre les agriculteurs et Séché environnement, gestionnaire de ce site. » Les premiers acceptent d'investir dans un outil industriel pour sécher de la luzerne, à partir de l'énergie mise à disposition en contrepartie par le groupe Séché.

1. TECHNOLOGIE THERMIQUE ADAPTÉE

Aujourd'hui, la Codema traite 27 000 t de produits, agricoles ou issus d'entreprises agroalimentaires. Elle réalise un CA de 3,5 M€ en 2013, emploie quatorze salariés permanents et gère deux sites de séchage.

Le premier correspond au site historique et fonctionne au biogaz. Distant de quelques centaines de mètres, le second est entré en service en 2009. Il a nécessité 10 M€ d'investissement et valorise l'énergie provenant du site d'enfouissement sous forme de vapeur. « Jusqu'en 2013, nous travaillions de la vapeur directe, mais nous avons constaté, à la suite d'un incendie, que cette technologie avait beaucoup endommagé le sécheur. Lors de son remplacement, nous avons intercalé un échangeur. »

2. DE LA LUZERNE EN BRINS LONGS

Outre sa technologie thermique, le site de 2009 a la particularité de travailler la luzerne en brins longs de 4,5 à 5 cm qui sont ensuite et depuis ce printemps, pressés sur place. « La demande pour ce type de produit est en forte augmentation et va représenter, cette année, un tiers de notre activité luzerne. »

Au total, la Codema dispose d'une capacité de production de 30 000 t. Avec 12 000 t traitées chaque année, la luzerne reste le produit phare. « En quinze ans, la surface moyenne chez nos adhérents est passée de 2,2 à 3,7 ha. L'activité luzerne concerne la moitié de nos 700 adhérents. » Parallèlement, la coop travaille du maïs (9 000 t par an), des graminées (4 000 t) et 1 000 t de produits divers issus du secteur agroalimentaire. « A la demande d'un fabricant de colorants alimentaires, nous séchons par exemple de la pulpe de betterave rouge qui représente 400 à 500 t de produit sec que nous revendons ensuite à des agriculteurs. Dans le même ordre d'idées, nous travaillons des carottes ou des oignons. »

3. ALLONGER LA DURÉE D'ACTIVITÉ

Par essence, l'activité de la Codema est saisonnière. Mais depuis 1998, elle s'est fortement allongée. « Il y a quinze ans, nos installations tournaient six mois et demi par an, rappelle Christophe Segretain, nous sommes aujourd'hui à huit mois. » Le séchage de produits divers participe à cette dynamique. La Codema s'appuie aussi sur le développement du commerce de la luzerne déshydratée. Depuis 2003, elle détient la moitié du capital de Déshyouest, Sarl dont la coopérative de séchage de Domagné (Ille-et-Vilaine) est également actionnaire. « L'activité que nous réalisons dans ce cadre représente un tiers des volumes travaillés à Changé et 30 % de notre chiffre d'affaires. »

Cet allongement de la durée d'activité est allé de pair avec une meilleure exploitation de la ressource énergétique. « Jusqu'en 2008, nous valorisions à peine 40 % du biogaz disponible et l'excédent était brûlé à la torchère, rappelle Christophe Segretain. Aujourd'hui, nous recyclons 100 % de l'énergie disponible. »

Anne Mabire

Installé en 2008-2009, le second sécheur valorise l'énergie produite par la fermentation des déchets sous forme de vapeur d'eau.

Les éleveurs sont de plus en plus demandeurs de luzerne séchée en brins longs de 4,5 à 5 cm qui ont un effet sur la rumination.

« Nous recyclons 100 % de l'énergie disponible », souligne le directeur, Christophe Segretain.

La Codema a investi dans une presse à balles. Constituées de brins longs, ces balles intègrent aussi les fines de luzerne granulées.

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