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VU À L'ÉTRANGER Rotam, la qualité " made in China "

L'agrochimiste chinois compte s'installer durablement en France et en Europe. Il mise sur la qualité hautement technologique de ses produits génériques.

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A 75 %, le marché mondial de l'agrochimie est " post-patent ", c'est-à-dire composé de molécules qui ont perdu leurs brevets. Le chinois Rotam CropSciences s'inscrit certes dans ce créneau, mais " sans renier sur la technologie et la qualité de la formulation des produits ". C'est bien pour cela que la firme, présente sur les marchés des herbicides, insecticides, fongicides, régulateurs de croissance, compléments nutritionnels et produits vétérinaires, ne se contente pas de copier des produits, mais apporte de l'innovation sur ces molécules hors brevet pour en faire des spécialités originales. " Nous nous focalisons pour être meilleurs que les molécules brevetées, appuie James Bristow, PDG de Rotam. Le but n'est pas d'égaler les produits standard, mais de les dépasser, en proposant des ruptures technologiques. "

Des laboratoires à la pointe de la technologie

Pour commercialiser ses produits , la firme a noué dans le monde entier des partenariats stratégiques avec des distributeurs nationaux. " Ce sont les besoins de nos clients qui mènent notre R & D, assure-t-il. Dans le futur, nous devrions explorer des opportunités avec des institutions scientifiques et des universités pour apporter des technologies de pointe dans l'offre de produits et de services. " Son atout principal : maîtriser la chaîne intégrée depuis le concept jusqu'à la production, en passant par la R & D, la formulation, le processus d'homologation, le support marketing et technique et le conditionnement. De l'identification d'une opportunité de marché, à la proposition à l'inscription, un produit Rotam subit ainsi un processus de deux à cinq ans. Ce processus s'appuie sur ses laboratoires qui mènent à bien des batteries de tests physico-chimiques et des études de sécurité environnementale et de santé non clinique. Le centre principal de R & D de Kunshan (à proximité de Shanghai) est d'ailleurs en cours d'expansion. Il intégrera courant 2012 un laboratoire pour mener des études écotoxicologiques (abeilles, poissons…) nécessaires au développement des dossiers d'homologations, tant en Europe, que dans le reste du monde. Il est également le seul laboratoire dédié à la protection des cultures en Chine à détenir le certificat chinois CNAS et la certification allemande BPL des bonnes pratiques de laboratoire (obtenu en 2008) pour les études physico-chimiques.

Deux nouvelles homologations en France

D'autant que les dossiers d'homologation sont préparés selon les standards européens. Selon Pierre Faux, directeur commercial et marketing pour la France et la Belgique, " Rotam pense que c'est en Europe que l'homologation des produits est la plus difficile et que si les dossiers sont acceptés en Europe , ils le seront partout ". Rotam a d'ailleurs étoffé son équipe réglementaire en Europe en ouvrant en 2010 un bureau à Lyon dédié au développement des produits et aux homologations. " On a fortement développé le marché au Brésil, maintenant nous misons sur l'Europe ", fait savoir James Bristow. Les premières homologations européennes ont eu lieu en 2007 et depuis plus de 21 M€ ont déjà été investis dans les processus d'homologation. En France, par exemple, Rotam commercialise deux herbicides de la famille des sulfonylurées avec Arysta LifeScience et Philagro . Et en décembre, elle vient d'obtenir l'homologation de deux formulations à base de tébuconazole (250 EW & 430 SC) qui seront mises sur le marché courant 2012. L'arrivée de nouvelles sulfonylurées est aussi prévue pour la fin de l'année . " En 2011, l'Europe représente 9 % des ventes de Rotam CropSciences et nous espérons en représenter 15 % en 2012 ", informe Marc Loré, directeur de la région Europe .

Un taux de croissance mondiale de 15 % par an

Aujourd'hui sixième, la firme a l'ambition d'entrer dans le top 5 des firmes, en Chine, d'ici à 2016. Elle prévoit un taux de croissance mondiale sur les cinq prochaines années d'au moins 15 % par an. Rotam va d'ailleurs être bientôt cotée à la bourse de Taïwan, ce qui assure, selon James Bristow, " la croissance de l'entreprise pour les vingt prochaines années. C'est une étape nécessaire pour mener à bien les investissements en cours ". Ainsi, deux nouvelles usines sont en construction. L'une, Rotachem, près de Pékin doit être opérationnelle fin 2012. " Avec une capacité de production de 35 000 t, elle va augmenter notre capacité pour la nouvelle génération d'herbicides incluant la matière active clé qu'est le nicosulfuron. " L'autre vient d'ouvrir à Taïwan. D'une capacité de 15 000 t, elle inclut une unité dédiée aux sulfonylurées. Rotam compte également doubler d'ici à 2015 ses 528 homologations de molécules obtenues dans le monde en 2010.

Renaud Fourreaux

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