VU À L'ÉTRANGER Olmix : garder le rythme de 30 % de croissance en Asie

L'Asie ? Il y a encore de la place pour des sociétés françaises qui ont des choses intéressantes à vendre, qui investissent sur place avec de vraies équipes. Mais elle ne nous attend pas. Voici en substance le message de Thanh Quang Trinh, responsable de la firme bretonne Olmix pour l'Asie. Vietnamien, il a fait ses études en France et a même appris le breton lors de ses études en école de commerce à Quimper (Isuga). Il est d'ailleurs secrétaire de l'association des Bretons au Vietnam. " Pour moi, c'était important d'apprendre la langue pour comprendre la culture. C'est pareil en Asie. Il ne s'agit pas de parler toutes les langues de tous les pays, mais de s'appuyer sur des gens qui connaissent chaque culture locale. "

De 5 à 35 personnes en moins de trois ans

L'équipe asiatique est donc composée d'Européens et de locaux. Autre caractéristique, une moyenne d'âge très jeune. " Hervé Balusson, fondateur d'Olmix, a toujours donné sa chance aux jeunes. En commençant par Lunan, sino-français, en Chine, puis moi. Il a accepté que j'installe le bureau Asie à HO Chi Minh-Ville, plutôt qu'à Singapour ou à Bangkok. Ma femme est vietnamienne, cet ancrage est important pour moi. Or, qui dit équilibre personnel dit aussi efficacité professionnelle. " Désormais, Olmix se déploie sur dix pays, du Pakistan à Taïwan, du Japon à l'Indonésie avec des structures variables selon les pays. Sa filiale en Chine, créée en 2007, compte désormais dix personnes. Le bureau de représentation du Vietnam, avec dix salariés, coordonne quant à lui toute la zone. Thanh suit en direct tous les grands comptes. D'autres équipes sont fixes au Cambodge (2), en Inde (2) et en Indonésie (3), sans oublier une équipe technique (3) à cheval entre l'Asie et la France pour conduire sa recherche appliquée dans des conditions locales. Cinq recrutements sont en cours qui porteront l'effectif asiatique à trente-cinq personnes : il n'était que de cinq en 2009. Il faut en effet suivre la croissance du CA qui accompagne l'explosion du marché de l'alimentation animale. " Nous avons enregistré + 37 % en 2011 et nous devrions réaliser + 30 % en 2012. " La progression est particulièrement marquée en Chine (50 %) et au Vietnam (40 %). " Nos produits sont encore tous fabriqués en France. Evidemment, l'augmentation du flux des containers nous fait nous interroger sur l'opportunité de disposer d'un site de production plus proche de nos clients. "

Une image de spécialiste

" Pour nous implanter, nous avons bénéficié de l'appui d'entreprises déjà présentes comme Vitalac. Il existe une certaine solidarité bienveillante pour les nouveaux arrivants, s'ils ne sont pas en concurrence directe. " Olmix a démarré en vendant dans les élevages. Puis, construisant sa marque sur l'asséchant de litière Mistral, elle est peu à peu remontée jusqu'aux plus gros intégrateurs avec ses autres produits, minéraux pour prémix et antimycotoxines. " Nous avons une gamme courte qui nous permet de construire une image de spécialiste. Les plus gros intégrateurs, présents souvent dans plusieurs pays, nous référencent ensuite pour tous leurs sites. C'est le cas de CP, premier fabricant mondial d'aliments pour animaux, Betagro , second en Thaïlande mais aussi, San Miguel aux Philippines ou Gold Coin en Malaisie... Sans oublier le chinois, Wen's, qui compte pas moins de 500 000 truies. C'est aussi en nous appuyant sur notre marque que nous avons démarrée en aquaculture, il y a deux ans. " Pour Thanh, le positionnement d'Olmix sur les spécialités et non les commodités, lui confère aussi des obligations face aux clients : " Nous leur fournissons des services de mise en relation avec d'autres spécialistes, en formulation, en automatisation... "

Yanne Boloh